Ovide, fort de son Art d'aimer et sûr de sa bonne fortune, refusait imprudemment tous les aphrodisiaques. Lucrèce, lui, en a largement abusé, jusqu'à la folie. Un peu plus tard, c'est Clothaire qui épouse Radegonde, sous l'oeil jaloux du frère de la mariée. En Chine, c'est madame Wou qui passe ses nuits avec l'empereur dans une chambre à coucher tapissée de miroirs... Les secrets d'alcôve sont florès et jalonnent bien sûr notre histoire de France. On connaît l'impuissance de Louis XIII et le phimosis de Louis XVI, de même que les extravagances du duc de Choisy ou les frasques de Napoléon. Plus curieuses sont certaines difformités secrètes : Henri avait " son fait tordu, et qui n'estoit pas bien droit ", François " les parties génératives constipées ", et Jeanne était inapte à recevoir la semence par l'" huis honnête ". Philippe Auguste, quant à lui, eut fort longtemps " l'aiguillette nouée ". Rien d'étonnant, d'ailleurs, quand on découvre ce qu'étaient le cérémonial d'une nuit de noces, l'étonnante procédure du Congrès, ou le terrible Manuel secret des confesseurs... Et qu'en est-il du meurtre dont on accusa Marie Capelle, ou des nuits d'Adolf Hitler ? " De toutes les tragédies, celle de l'alcôve est de beaucoup la plus affreuse ", écrivait Tolstoï. Claude Pasteur, elle, a choisi ici de s'introduire dans la vie privée de ces personnages qu'elle a longtemps fréquentés et de surprendre ainsi des secrets d'alcôve souvent très étonnants.