Le Pitch
Présentation de l'éditeur Des trous de plusieurs milliards d'euros, des millions de personnes abusées, une loi du silence qu'il est dangereux de briser, des pouvoirs publics pour le moins complaisants... Telles sont les caractéristiques des scandales de l'épargne retraite en France. Dans ce document, Guillaume Prache révèle comment des millions d'épargnants ont été et sont encore lésés : qu'ils soient souscripteurs de certains PERP (plans d'épargne retraite populaire), du Cref-Corem, de Préfon, ou encore de la Complémentaire des hospitaliers, ils ignorent très largement les scandales qui se cachent derrière ces produits d'épargne retraite, et leurs conséquences, souvent dramatiques, sur leur futur revenu de retraités. Malgré le déclin inéluctable des régimes de retraites obligatoires, tous les sondages le confirment, les Français préparent financièrement mal leur retraite. Mais la réalité est plus sombre encore pour beaucoup de ceux qui ont tenté de le faire. Guillaume Prache, qui lutte depuis quinze ans pour faire éclater la vérité au grand jour et pour défendre les droits de ces épargnants, raconte ce combat, révélant les anomalies au plus haut niveau. Il met en lumière les pièges que tout Français doit connaître, ne serait-ce que pour éviter que la situation matérielle de ses vieux jours ne se transforme en cauchemar... Seul expert financier français représentant les épargnants auprès de la Commission européenne, Guillaume Prache est vice-président de la Fédération des associations indépendantes de défense des épargnants pour la retraite (FAIDER) et membre de la commission Épargnants de l'Autorité des marchés financiers. Magistrat à la Cour des comptes en disponibilité, il a une longue expérience financière, notamment comme directeur financier d'une des plus grandes entreprises pharmaceutiques mondiales, puis comme administrateur délégué de la filiale européenne d'un leader mondial de la gestion d'actifs financiers. Extrait De la technocratie au militantisme Pourquoi me suis-je engagé depuis quinze ans dans un combat aussi inégal ? D'après Préfon, c'est parce que je suis une taupe pour les «grands fonds de pension américains» (Horresco referens !). D'après la mutuelle du Cref-Corem, au contraire, c'est parce que je suis un agent de Préfon et des grands assureurs français. En vérité ni l'une ni l'autre de ces calomnies, dont le lecteur pourra constater le caractère grotesque. Mais ne dit-on pas que plus c'est gros, mieux ça passe ? «Énarque», sorti dans un des grands corps de l'État, mon profil psychologique fait apparaître - me dit-on - un sens prononcé de la justice. Je suis probablement inspiré par l'exemple de mon grand-père - un idéaliste, communiste de la première heure (au congrès de Tours en 1920), puis surtout militant «coopérateur», devenu président de la Fédération nationale des coopératives de consommation dans les années 1930, coopératives fondées sur les mêmes principes que les mutuelles. L'injustice contre les «petits» l'a toujours révolté. Moi aussi. Tout commence à Paris en 1989. Jeune magistrat à la Cour des comptes, je m'apprête à sortir de cette vénérable institution pour travailler à la direction financière du groupe Rhône-Poulenc, devenu aujourd'hui Sanofi-Aventis. À l'époque, marqué par la fréquentation et les enseignements des grands serviteurs et commis de l'État (il y en a), je suis encore confiant dans l'impartialité de la puissance publique au service de l'intérêt général. Il est évident pour moi que notre pays n'est pas de ceux où les pouvoirs publics sont trop souvent synonymes d'intérêts particuliers, de copinage, de corruption ou de népotisme, bref, de pratiques dignes d'une république bananière. Je suis encore, hélas, bien naïf, comme la suite va le montrer. Je tombe alors sur une publicité de Préfon vantant une déduction fiscale «exceptionnelle» et «avantageuse». Une souscription à Préfon Retraite permet en effet de déduire le montant versé de son revenu imposable de l'