Le Pitch
Présentation de l'éditeur
6 000 km à travers Sibérie, Chine et Mongolie jusqu'au lac Baïkal "Je regarde l'océan Pacifique pour m'imprégner de cette image symbolique, le point de départ de ce projet un peu fou que j'ai réussi à mettre sur pied : l'Odyssée sauvage, six mille kilomètres depuis le plus grand océan jusqu'au plus grand lac du monde, à travers Sibérie, Chine du Nord, puis Mongolie. - Du calme les chiens ! Ils sont dix. Alignés deux par deux, à gesticuler, à aboyer, à exprimer de toutes sortes de façons leur impatience à prendre le départ. Je remonte tout l'attelage jusqu'à Burka, la chienne de tête. Elle me regarde, observe mon comportement, me jauge. Elle suit avec attention chacun de mes gestes, dont elle connaît les codes. - Ma Burka, tu sais ? Tu comprends ce qui nous attend ? Elle me regarde avec des yeux pleins d'amour. Elle me fait confiance, elle ira où je lui demanderai d'aller... - Je compte sur toi, ma belle." Après L'Odyssée sibérienne (2005) et L'Odyssée blanche (1998), Nicolas Vanier, " le voyageur du froid ", revient avec le dernier tome de sa trilogie pour les amoureux du grand Nord.
Extrait
21 décembre, moins 31 °C.
- Du calme, les chiens !
Ils sont dix.
Alignés deux par deux, à gesticuler, à aboyer, à exprimer de toutes sortes de façons leur impatience à prendre le départ.
Ils savent que ce n'est pas un entraînement de plus.
Ils le sentent. Ils le voient.
Il y a le poids inhabituel du traîneau, mon émotion, palpable, que mes chiens perçoivent mieux que quiconque. Il y a aussi cet attroupement d'une trentaine de personnes venues assister au départ, car dans ce petit village sibérien de Data, abandonné au bord de l'océan Pacifique, les événements sont rares.
Tous les signes concordent : quelque chose d'inhabituel est en train de se produire. Les chiens sont tellement excités que certains, comme Dark et Wolf, mordent dans les traits pour tenter de se libérer de ces liens qui les retiennent.
Ils n'en peuvent plus d'attendre.
- Dark ! Wolf !
Pris en faute, les deux lascars me regardent, l'air de dire : «OK ! OK ! On veut bien arrêter, mais quand est-ce qu'on part ?»
Je les caresse et essaie de tempérer leur excitation. En vain... Je sais bien qu'une fois harnachés et dans les starting-blocks, seul le départ permettra de les calmer. Ils n'aspirent qu'à une seule chose : courir.
Je remonte tout l'attelage jusqu'à Burka, la chienne de tête : la seule à ne pas sauter en l'air et à faire preuve d'un peu de retenue ! Elle me regarde, observe mon comportement, me jauge. Elle suit avec attention chacun de mes gestes, dont elle connaît les codes. Elle sait que tant que je n'aurai pas pris position derrière le traîneau, il n'y a rien à espérer. Elle voudrait l'expliquer aux autres mais ils ne veulent rien entendre, semble-t-elle dire d'un air un peu las, un tantinet condescendant mais toutefois bienveillant. Après tout, ce sont des gamins !
Je regarde intensément l'océan Pacifique pour m'imprégner durablement de cette image symbolique, le point de départ de ce projet un peu fou que j'ai réussi à mettre sur pied : l'Odyssée sauvage, six mille kilomètres depuis le plus grand océan jusqu'au plus grand lac du monde, à travers la Sibérie, la Mandchourie, en Chine du Nord, puis la Mongolie.
- Ma Burka, sais-tu ? Comprends-tu ce qui nous attend ?
Elle me regarde avec des yeux pleins d'amour, comme si elle essayait de me dire que même si elle ne saisit pas le sens exact de mes paroles elle me fait confiance, qu'elle ira où je lui demanderai d'aller...
- Je compte sur toi, ma belle. Je vais drôlement avoir besoin de toi.
Je l'embrasse. Elle cligne des yeux de plaisir. A son côté, jalouse, Quest, que j'ai placée en binôme avec elle, cherche à capter mon attention. J'approche mon nez de sa truffe et lui souffle doucement dans les narines.
- Je compte aussi sur toi, ma Quest.