Présentation de l'éditeur Jean-Marie Périer nous raconte l'énigmatique patron de presse Daniel Filipacchi, son «troisième père», l'homme qui l'a aidé à se construire et qui fut au centre des années Salut les copains. Daniel Filipacchi. Voix lointaine pour certains, il est une signature pour d'autres, une marque, presque un logo. Avec Salut les copains, il a fait vibrer toute une génération, révélant au grand public Françoise Hardy, Sylvie Vartan, Johnny Hallyday, Claude François... Nous sommes dans les années 60, le rock débarque sur les ondes, les idoles sur papier glacé et Daniel mène la danse. Paris Match, Playboy, Marie-Claire, Mlle Age Tendre... autant de journaux qu'il a créés, dirigés ou repris. À seize ans, Jean-Marie Périer débute sa carrière de photographe en devenant l'assistant de Daniel Filipacchi. Avec une plume tendre et enlevée, il raconte aujourd'hui le parcours exceptionnel de celui qu'il a surnommé «Oncle Dan» : «Derrière la légende, il y a un homme secret qui a toujours choisi le silence. Daniel, c'est avant tout un destin. Depuis plus de cinquante ans, il est le catalyseur de nos époques, réussissant à régner sur les médias sans jamais perdre de son mystère. Il m'a toujours accordé sa confiance. Aussi, loin de moi l'idée de le trahir, mais, puisque j'ai eu la chance de le rencontrer, j'aimerais vous dire ce que je sais de lui.» Une biographie intime, rythmée et cocasse sur un homme qui a vécu à cent à l'heure sans jamais se confier. Extrait Extrait du prologue : Daniel Filipacchi. Tout le monde un jour a entendu ce nom. Voix lointaine pour certains, il est une signature pour d'autres, une marque, presque un logo, mais son visage est flou, discret, souvent ignoré. Derrière la légende, il y a un homme secret qui a toujours choisi le silence. Elevé dans la France traditionnelle de Paul Doumer et d'Albert Lebrun, c'est grâce à la fréquentation des surréalistes, amis de ses parents, qu'il forge son âme de «révolutionnaire de l'intérieur». À peine sorti de l'adolescence, sans l'avoir vraiment décidé, il incarne une modernité venue des États-Unis, ce pays que les parents remercient de les avoir aidés à gagner la guerre et dont les enfants rêvent, à travers sa musique et son cinéma. Les jeunes gens d'aujourd'hui ne peuvent pas savoir qu'en l'espace de trente ans, ce fils d'émigré a imposé le jazz au pays de Jean-Paul Sartre, le rock dans le royaume de Trenet, le sexe sur papier glacé dans l'univers de Julien Green, tout en construisant quelques décennies plus tard ce qu'il convient d'appeler un empire de presse, bien que Daniel ait cette expression en horreur. Les enfants du rock et ceux de Canal + ignorent que celui qui leur a ouvert la route s'appelle Filipacchi. Ce livre n'est pas une biographie, il est le résultat de cinquante ans de conversations et un recueil des souvenirs que nous avons en commun. Daniel, c'est avant tout un destin. Du photographe éclectique au magnat de la presse, de l'homme de radio fou de jazz au collectionneur d'art moderne, depuis plus d'un demi-siècle, il est un peu le catalyseur de nos époques, réussissant à régner sur les médias sans jamais perdre de son mystère. Il m'a toujours accordé sa confiance, aussi, loin de moi l'idée de le trahir, mais puisque, tout jeune, j'ai eu la chance de le rencontrer, j'aimerais vous raconter ce que je sais de lui. Mais que sais-je en réalité ? Car, bien que je croie le connaître, il m'arrive souvent de penser : «Qui est-il vraiment ?» Un soir de juin 2004, il m'invita à dîner, comme il le fait parfois quand il est de passage à Paris. Nous étions en pleine période de menace islamiste, il n'avait donc rien trouvé de mieux que de réserver une table à l'Institut du monde arabe, endroit idéal, selon lui, pour être à l'abri d'un éventuel attentat. A sa table, il y avait Régis Pagniez, son plus ancien collaborateur, Dominique Lanzmann, une amie en charge de sa santé, sa compagne Astrid Maillet-Contoz, mon amie Virginie