Le Pitch
Présentation de l'éditeur
«Comment vieillir et être encore désirable ?»
«À quel âge dois-je commencer des soins esthétiques ?»
«Je voudrais faire plus jeune, mais je ne veux pas de lifting.»
«J'ai peur de ne pas me reconnaître...»
«Qui va me dire quand m'arrêter ?»
Ces interrogations, ces angoisses, ces espoirs, je les entends dans mon cabinet à longueur de consultation. Ils relèvent autant d'une recherche de bonheur et de bien-être que de beauté. Et parce que ce sont mes patients - des femmes surtout, mais aussi quelques hommes - qui parlent le mieux de l'âge et des changements physiques qu'il entraîne, j'ai voulu leur donner la parole, les écouter se raconter. «Surtout, que cela ne se voie pas !» C'est leur leitmotiv, y compris pour celles qui ont franchi la ligne jaune et voudraient retrouver un peu de naturel.
Se plaire, c'est s'aimer. Avec ce livre, j'ai voulu montrer que si la médecine esthétique embellit la vie, elle permet surtout de se révéler, à la condition qu'on ne l'envisage jamais dans l'urgence ou le désespoir, mais qu'on choisisse le bon moment.
L. M.
Extrait
Les débuts d'une vocation
Elle a la fragilité, la douceur, les yeux de chat d'Audrey Hepburn, le panache de Sophia Loren. Ses cheveux bruns et lisses recouvrent sa nuque, elle ramène en arrière la mèche blanche qui est apparue très tôt dans sa chevelure et qu'elle n'a jamais cherché à dissimuler en la teignant. Sa peau est mate et fine, sa bouche, aux lèvres larges, fardée d'orange. Ses sourcils très épilés, elle les souligne d'un trait de crayon brun, comme toutes les femmes de sa génération. Son sourire radieux fait remonter ses pommettes, qu'elle a déjà hautes, et illumine son visage. C'est une beauté à la fois classique et de son temps. Ses yeux gris doré, en amande, qu'elle étire, le jour, avec du gris et, le soir, avec un fard violet, passent de la sévérité à la plus vive tendresse. Maquillée, elle peut avoir un regard très dur, même quand il se pose sur moi. Elle en joue délicatement, faisant battre ses cils couverts de rimmel noir. Cette femme, c'est ma mère. Sur la photo, elle a vingt-cinq ans, et je tourne les pages de l'album pour me la remémorer. Déjà deux ans qu'elle m'a quitté.
Le visage de ma mère, je l'ai retrouvé chez une de mes patientes dans mon cabinet parisien. Elle lui ressemble trait pour trait. Quel choc la première fois que je l'ai vue ! Je lui ai immédiatement parlé de cette ressemblance inouïe pour qu'elle n'interprète pas mal mon trouble, mon émotion. Il a fallu que je mette très vite de la distance entre elle et moi pour ne pas imaginer travailler sur le visage de maman, ni chercher la présence de ma mère dans la personnalité de cette femme.
C'est une patiente silencieuse, discrète : elle entre dans mon bureau, nous nous mettons d'accord sur les points à modifier sur son visage, elle acquiesce, s'étend sur la table de travail et ne dit plus un mot de toute la séance. L'ambiance qui règne entre nous est un peu étrange. Puis elle se lève et repart. Je sens qu'elle éprouve une certaine tendresse envers moi, mais elle reste une inconnue. Une inconnue qui passe...
Cela fait maintenant une quinzaine d'années que j'exerce le métier de médecin esthétique. Médecin, je le précise, puisque je ne pratique aucune chirurgie. Ce ne fut pas une sinécure d'y parvenir et le chemin a été semé d'embûches. S'il est vrai que chaque famille possède son «vilain petit canard», dans la mienne, c'était moi, et je n'ai jamais su pourquoi. Si je pouvais compter sur l'amour de ma mère, mon père, brillant intellectuel exerçant les fonctions d'inspecteur d'académie à Périgueux, ne s'intéressait guère à moi. Jamais nous n'avons parlé ensemble, si ce n'est de mon avenir, et, là encore, il ne voulait me voir devenir ingénieur que pour satisfaire son ego, pour que je lui serve de faire-valoir. Moi, j'aurais rêvé d'un père attentif et tendre. Nous sommes passés à côté l'un de l'autre toute mon enfance, puis la vie nous a séparés s