Le Pitch
Présentation de l'éditeur
1928, André Gide vient de publier Voyage au Congo et Retour du Tchad, ouvrages dans lesquels il a dénoncé avec vigueur les horreurs et les crimes du régime colonial de la France. Albert Londres s'embarque pour un périple de quatre mois en Afrique, destination Sénégal, Niger, Haute-Volta (aujourd'hui Burkina-Faso), Côte d'Ivoire... Révolté à son tour par ce qu'il découvre, le grand reporter trouvera la violence et les accents qui conviennent pour en parler. Son livre, Terre d'ébène, suscitera de furieuses polémiques et incitera le gouvernement général de l'AOF à organiser un " voyage de presse " afin d'apaiser l'émotion produite par le reportage de Londres. La presse coloniale, de son côté, se déchaînera, mais la violence ordurière de ses attaques renforcera le succès du livre.
Revue de presse
En 1927, le journaliste Albert Londres passe quatre mois en Afrique noire. A son retour, il écrit Terre d'ébène, violent réquisitoire contre la politique coloniale française. Les éditions du Serpent à Plumes ont réédité cet ouvrage d'une force rare.
En 1927, le journaliste et écrivain français Albert Londres s'embarque pour le continent africain. Pendant quatre mois, il sillonne l'Afrique " française " : Bamako, " capitale du Soudan ", Tombouctou, " amas de terre grisâtre et mal battue ", Ouagadougou, " ville dans la lune (
) sur la route de rien du tout. " Révolté par la condition des Noirs qu'il appelle " le moteur à bananes ", Londres part en guerre contre l'injustice.
Cynique et implacable, il observe et dénonce avec verve : " Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire tort, il est de porter la plume dans la plaie. " Contre ceux qui font " de la civilisation à tâtons ", il décrit les petits scandales de cette vaste terre, les mesquineries quotidiennes des colons, la " marchandise de traite " - les objets désuets et inutilisables que la France vend aux Africains -, l'apartheid qui ne porte pas encore son nom. Il se moque : " Finis les enthousiasmes du début, la colonisation romantique, les risques recherchés, la case dans la brousse, la conquête de l'âme nègre, la petite mousso ! On s'embarque maintenant avec sa femme, ses enfants et sa belle-mère. C'est la colonie en bigoudis ! "
Pourtant, le ton se fait plus grave lorsqu'il se penche sur le cas des métis, rejetés de tous côtés, et polémique, lorsqu'il interpelle directement les hommes politiques aveugles. Il promet ainsi à " Monsieur le ministre des Colonies " des photographies qu'il ne trouvera pas " dans les films de propagande ". Albert Londres ne cache pas son dégoût devant l'exploitation monstrueuse des Africains : " L'esclavage, en Afrique, n'est aboli que dans les déclarations ministérielles d'Europe. (
) L'esclave ne s'achète plus, il se reproduit. C'est la couveuse à domicile ! "
La description de la condition des coupeurs de bois est peut-être l'un des passages du livre des plus terrifiants. Albert Londres y raconte avec justesse le massacre des hommes autant que celui des arbres. " Au siècle de l'automobile, un continent se dépeuple parce qu'il en coûte moins cher de se servir d'hommes que de machines ! Ce n'est plus de l'économie, c'est de la stupidité. "
A sa sortie, Terre d'ébène fait bien sûr scandale. Mais malgré les menaces, les injures, les assignation à procès, Albert Londres tient bon : " Je ne retranche rien au récit qui me valut tant de noms de baptême ; au contraire, la conscience bien au calme, j'y ajoute. Ce livre en fera foi. " -- Olivia Marsaud-- -- Afrik.com
Quatrième de couverture
En 1927, Albert Londres embarque pour un périple de quatre mois dans les colonies françaises d'Afrique. Il a déjà écrit quelques articles sur les " petits Blancs " de Dakar, mais s'engage cette fois dans une enquête d'envergure sur les pratiques des colons usagers du " moteur à banane ". Il en rapporte un récit virulent, caustique, dont le lecteur sort tour a tour réjoui et atterré, dénonçant les milliers de morts survenu