Le Pitch
Présentation de l'éditeur
"Heather Kennedy a quitté la police de Londres depuis trois ans lorsqu’elle est appelée pour enquêter sur un étrange cambriolage perpétré dans l’une des réserves du British Museum. Au premier abord, rien ne semble avoir disparu mais Heather va rapidement découvrir qu’un livre est manquant. Écrit par Johann Toller, prophète illuminé du xviie siècle, cet ouvrage obscur prédit toute une série de catastrophes annonciatrices de l’Apocalypse et de la fin du monde. Aucune d’elles ne s’est produite... Jusqu’à maintenant. Aidée d’une jeune fille de 19 ans membre d’une tribu secrète et de l’ex-mercenaire Leo Tillman, Kennedy pourra-t-elle interrompre le cours inexorable de ces prophéties menant à la pire d’entre elles : la mort d’un million de personnes ?".
Extrait
Extrait du prologue
Les participants ont été préparés.
Leurs ravisseurs les ont alignés dans l'ordre prescrit, pieds et mains liés, et forcés à s'agenouiller sur le sol glacé en pierre, dans la petite salle à l'arrière du bâtiment ancien. La pièce était bien trop étroite pour le rituel qui était sur le point de s'y dérouler. D'autres auraient été bien plus appropriées, mais cet espace avait été choisi par le prophète pour des raisons ésotériques que peu d'entre eux comprenaient.
C'était une nuit chaude, et Ber Lusim sut en jetant un seul coup d'oeil à sa montre que le soleil était caché juste sous la ligne d'horizon. Pourtant, les dalles sous ses pieds étaient froides. C'était peut-être pour cette raison, ou pour une autre, tout aussi valable, que les hommes et les femmes tremblaient tandis qu'ils attendaient, agenouillés.
Ber Lusim envoya un de ses hommes dire au prophète qu'ils étaient prêts.
L'homme revint presque immédiatement, marchant avec respect derrière le saint homme. Shekolni portait une robe de cérémonie rouge ourlée de noir - le rouge pour le sang, le noir pour le deuil. Des fils rouges étaient entrelacés dans la noirceur de sa barbe et dans les paumes de ses mains fines - comparables aux mains d'un violoniste ou d'un médecin. Les mots en araméen qui désignaient la vie et la mort avaient été peints à l'encre rouge sur l'habit de cérémonie - signifiant que Dieu lui avait assigné le pouvoir de protéger et celui de détruire.
Le prophète tenait le livre saint ouvert dans ses mains, et avait la tête penchée, comme s'il lisait, mais les yeux clos. Les autres hommes, qui suivaient les ordres de Ber Lusim, étaient assez disciplinés pour savoir qu'il était préférable de ne pas parler sans permission en un tel moment, mais ils échangèrent un regard, troublés et impressionnés par ce petit signe d'étrangeté du prophète.
Ber Lusim s'inclina devant le saint homme - une révérence longue et prolongée - et les autres firent de même. Shekolni ouvrit les yeux, à cet instant, et sourit à son vieil ami : un sourire naturel d'affection et de joie partagée.
- Vous avez travaillé si longtemps pour cela, dit-il, dans la langue de leur patrie. Et à présent, le moment est enfin venu.
- Nous avons tous travaillé, répondit Ber Lusim, gêné par les éloges du saint homme. Que Dieu vous garde, Avra. Qu'il vous donne la force d'agir.
- S'il vous plaît ! Dites-nous ce que vous allez faire de nous ! C'était un des captifs, un homme, qui avait parlé. Il était manifestement terrifié, et essayait désespérément de ne pas le laisser paraître. Ber Lusim respecta le courage de l'homme : il devait déjà connaître une bonne partie de la réponse.
Même s'il ignora la question qui lui était posée, Shekolni regarda longuement la lignée d'hommes et de femmes agenouillés, l'air pensif. Ber Lusim resta immobile et attendit, économisant ses mots. Maintenant qu'ils étaient là et que tous les préparatifs étaient achevés, il suivait les indications du prophète.
- Je pense que les bouches doivent être scellées, finit par dire le prophète. Il y aura trop de bruit, autrement. Un bruit indécent et étranger à ce qui va se dérouler ici. Cela risquerait de nuire à la solennité de l