Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Le drame, quand on commence à creuser le passé, c'est qu'il faut aller jusqu'au bout !
Un nouveau thriller plébiscité par un comité de lecture grand public. Le talent de Valentin Musso a été repéré par POINTS, Gérard Collard (La griffe Noire) ("LA REVELATION") et de nombreux journalistes (Madame Figaro "UNE PLUME FORMIDABLE") et spécialistes du genre.
Extrait
Extrait du prologue
Soulanges, Marne, 1999.
Plus tard, Erika Fabre raconterait aux enquêteurs qu'elle avait immédiatement senti que quelque chose clochait.
Dès qu'elle eut engagé sa voiture dans l'allée, elle remarqua que la «demoiselle» ne l'attendait pas sur la terrasse de la maison, assise comme tous les vendredis à cette heure sur son indestructible fauteuil en rotin terni par le soleil et la pluie. Tout le monde l'appelait «la demoiselle», sans même y penser, mais ce surnom avait quelque chose de saugrenu, car même ceux qui la connaissaient depuis plus de vingt ans l'avaient toujours trouvée vieille. Les enfants en particulier, pour qui le mot n'évoquait pas la vieille fille qu'elle était, se demandaient par quel miracle on pouvait qualifier ainsi une femme de 80 ans.
Son vrai nom était Nicole Brachet. À vol d'oiseau, Erika Fabre habitait à moins de trois kilomètres de sa ferme. On disait «la ferme», mais il s'agissait simplement d'une maison qui avait été construite après la guerre sur un ancien corps de ferme délabré. Un bâtiment en L, une cour ombragée et délimitée par quelques arbres, un hangar en désordre jouxtant la bâtisse principale... Malgré les travers patents de la vieille femme - une tendance prononcée à rabâcher et des manières un peu revêches -, Erika s'était prise d'une vive amitié pour elle, car elle avait compris que derrière sa carapace austère se cachait beaucoup d'intelligence et d'humanité.
Aussitôt après sa thèse, son mari avait décidé de s'installer comme vétérinaire rural au sein d'un cabinet d'associés. Le jeune couple était venu habiter près de Soulanges deux ans auparavant. Depuis, Erika n'avait pas vraiment cherché de travail, et elle ne s'y sentait guère poussée par son mari, dans la mesure où ils voulaient fonder au plus vite une famille et que lui-même gagnait bien sa vie. Mais la grossesse se faisait attendre et si la jeune femme n'avait que faire d'un salaire supplémentaire, elle avait besoin de se créer une vie sociale, de nouer des amitiés et des relations avec les gens des villages environnants. De son côté, Nicole Brachet vivait un peu en recluse et, malgré la différence de générations, ces deux solitudes avaient fini par se trouver.
Chaque vendredi, à 9 h 30 précises, Erika venait la chercher en voiture et elles allaient faire leurs courses dans l'hypermarché le plus proche, sur la route de Châlons, où elles s'étaient pour la première fois rencontrées. Lorsqu'il arrivait qu'elle ait simplement quelques minutes de retard, elle subissait des reproches plutôt virulents de la part de Nicole, mais elle n'y prêtait guère attention, comme s'ils venaient d'une grand-mère dont on n'écoute plus les laïus que d'une oreille distraite.
Erika gara sa Peugeot le long de la terrasse. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre : 9 h 33. C'était bien la première fois que la demoiselle n'était pas pile à l'heure devant la maison, soigneusement emmantelée et inusables cabas en toile fermement tenus dans chaque main.
Biographie de l'auteur
32 ans, Enseignant, agrégé de lettres classiques. Passionné depuis son plus jeune âge par tous les genres littéraires, le cinéma et récemment par l'écriture.