Qualité


Notre programme qualité

Dans notre entrepôt à Beauvais, un contrôle qualité est effectué minutieusement sur tous nos livres par nos équipes compétentes avant la mise en vente pour déterminer l’état et vérifier qu’il respecte notre charte de qualité. Certains produits peuvent présenter des signes d’usure minimes, les livres comme les accessoires (CD, cahiers d’exercices…) mais seulement si cela ne nuit pas à la lecture. Si vous rencontrez le moindre problème concernant l’état des livres reçus, cliquez ici, notre équipe en charge du service client est à votre disposition et fait son possible pour vous aider.

Ce contrôle permet de déterminer une classification de nos livres détaillée ci-dessous.

Description de l’état d’un livre :

Très bon :

  • Livre en excellent état, presque comme neuf, il a été lu très peu de fois
  • Présence de quelques marques d’usure mais à peine perceptibles
  • Les pages ne sont ni écornées, ni annotées, ni tachées 
  • La couverture est en parfait état
  • Vous pouvez offrir ce livre à vos proches sans aucun doute !

Bon:

  • Livre déjà lu et usagé
  • Quelques légères marques d’usure (marque de crayon, page un peu écornée)
  • Aucune page n’est manquante
  • La couverture est intacte

Correct:

  • Livre usagé avec des marques d’usure visibles  (marques de crayon, pages écornées, petites annotations)
  • Aucune page n’est manquante, marques d’usure sans nuire à la lecture (marques de crayon, pages écornées, petites annotations)
  • Les accessoires sont présents mais peuvent avoir des marques d’usure
  • La couverture de protection peut être manquante

L'odeur des planches

Broché - ROUERGUE - 160 pages - Publication: 02 mars 2013

Sedira, Samira (Auteur)

Le Pitch

Présentation de l'éditeur Comédienne dans les plus grands théâtres publics, Samira Sedira se retrouve à 44 ans en fins de droit, faute d'engagements, et obligée de faire des ménages pour survivre. Fille de travailleurs immigrés algériens, elle est alors renvoyée brutalement à ses origines sociales, elle qui croyait s'en être échappée. Dans ce journal du désenchantement, elle croise les fils de sa mémoire familiale, son quotidien de bonne à tout faire et son amour pour le monde du théâtre. Des ombres à la lumière, un premier « roman » très fort. Extrait La Ciotat, mai 1974. Une pantoufle au pied droit, rien au gauche. C'est comme ça que je l'ai trouvée dans la salle de bains. Accroupie, la culotte sur les chevilles, à moitié inconsciente. Ses cheveux séparés en deux vagues tombaient sur ses joues, sa tête ne tenait pas tout à fait droit. Sur le carrelage astiqué j'ai vu le reflet de son sexe entrouvert, on aurait dit qu'il avait quelque chose à dire ; j'ai fermé les yeux, j'ai rouvert les yeux, ça n'avait pas existé. Je me suis avancée vers elle, ce n'était pas ma mère, c'était autre chose. Tu dors maman ? Elle a ouvert la bouche mais rien n'est venu, pas un son. Dans un geste convulsif, elle tirait sur le col de sa blouse de toutes ses forces, comme si elle manquait d'air. Elle a poussé un soupir rauque. J'ai reculé d'un demi-pas, j'ai répété Tu dors. C'est alors qu'elle a pissé devant moi. Comme ça. Une bête. Sur le carrelage blanc. Un jet puissant, un torrent qui éclaboussait ses pieds ses chevilles ses cuisses. J'avais dix ans, j'en prenais dix de plus. Quand j'ai sorti ma langue pour mouiller mes lèvres, je me suis rendu compte que je claquais des dents. Je l'ai regardée faire, ahurie, elle prenait plaisir à se vider, un immense soulagement. Ouvre les yeux, j'ai supplié. J'avais besoin de confronter son regard au souvenir que j'en avais, d'y déceler des fragments d'elle. Ma mère a cligné des yeux une fois, deux fois, puis rien, ses paupières sont retombées avant qu'elle n'ait pu m'adresser un regard. Elle était devenue aveugle. C'est la seule explication qui me soit venue à l'esprit à cet instant précis, je n'en avais pas d'autre, et il m'en fallait une pour ne pas perdre pied, une explication tangible, comme une formule mathématique, de quoi rétablir l'équilibre. À l'hôpital on lui a fait un lavage d'estomac, elle a dormi une semaine entière. Aux médecins qui l'ont questionnée sur les raisons de son geste, elle n'a rien voulu dire. Laissez-moi elle répétait, je veux rentrer chez moi. Mon père ne lui a jamais rien demandé. Après ça, pendant longtemps il a eu la manie du tri, il inspectait les boîtes de médicaments, tous les jours ou presque, il les classait, les comptait, jetait celles qui lui paraissaient suspectes, ça a duré des mois. Quand elle est rentrée à la maison, elle marchait lentement, lentement, le corps penché, les seins maigres, un courant d'air aurait suffi à la faire tomber. J'ai passé tout mon temps à la surveiller, le coeur suspendu à ses allées et venues. Quand elle sortait faire une course je l'accompagnais, quand elle cuisinait je proposais de l'aider, je la suivais jusque dans la salle de bains, du matin au soir sur ses talons ; il m'est arrivé de me réveiller en pleine nuit et d'aller m'assurer par la porte entrebâillée de sa chambre qu'elle respirait bien. À table mon père la forçait à manger, S'il te plaît encore une cuillère, elle faisait ce qu'il lui demandait, elle avait du mal à avaler, les yeux mouillés de larmes, alors il posait sa main sur la sienne, comme ça la nourriture passait mieux. Une seule fois nous en avons reparlé, elle et moi, j'avais trente-cinq ans, elle a d'abord nié, Non je ne sais pas, je ne me souviens plus, et puis devant mon insistance elle a dit, Mais enfin non t'es folle, j'ai jamais voulu mourir, c'est juste que j'avais besoin de dormir, un jour ou deux sans les soucis de la vie, me reposer c'est humain quoi, puis elle a éclaté de rire, un éclat de rire explosif,
Détails du livre
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L'odeur des planches

Broché - ROUERGUE - 160 pages - Publication: 02 mars 2013

Sedira, Samira (Auteur)

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Le Pitch

Présentation de l'éditeur Comédienne dans les plus grands théâtres publics, Samira Sedira se retrouve à 44 ans en fins de droit, faute d'engagements, et obligée de faire des ménages pour survivre. Fille de travailleurs immigrés algériens, elle est alors renvoyée brutalement à ses origines sociales, elle qui croyait s'en être échappée. Dans ce journal du désenchantement, elle croise les fils de sa mémoire familiale, son quotidien de bonne à tout faire et son amour pour le monde du théâtre. Des ombres à la lumière, un premier « roman » très fort. Extrait La Ciotat, mai 1974. Une pantoufle au pied droit, rien au gauche. C'est comme ça que je l'ai trouvée dans la salle de bains. Accroupie, la culotte sur les chevilles, à moitié inconsciente. Ses cheveux séparés en deux vagues tombaient sur ses joues, sa tête ne tenait pas tout à fait droit. Sur le carrelage astiqué j'ai vu le reflet de son sexe entrouvert, on aurait dit qu'il avait quelque chose à dire ; j'ai fermé les yeux, j'ai rouvert les yeux, ça n'avait pas existé. Je me suis avancée vers elle, ce n'était pas ma mère, c'était autre chose. Tu dors maman ? Elle a ouvert la bouche mais rien n'est venu, pas un son. Dans un geste convulsif, elle tirait sur le col de sa blouse de toutes ses forces, comme si elle manquait d'air. Elle a poussé un soupir rauque. J'ai reculé d'un demi-pas, j'ai répété Tu dors. C'est alors qu'elle a pissé devant moi. Comme ça. Une bête. Sur le carrelage blanc. Un jet puissant, un torrent qui éclaboussait ses pieds ses chevilles ses cuisses. J'avais dix ans, j'en prenais dix de plus. Quand j'ai sorti ma langue pour mouiller mes lèvres, je me suis rendu compte que je claquais des dents. Je l'ai regardée faire, ahurie, elle prenait plaisir à se vider, un immense soulagement. Ouvre les yeux, j'ai supplié. J'avais besoin de confronter son regard au souvenir que j'en avais, d'y déceler des fragments d'elle. Ma mère a cligné des yeux une fois, deux fois, puis rien, ses paupières sont retombées avant qu'elle n'ait pu m'adresser un regard. Elle était devenue aveugle. C'est la seule explication qui me soit venue à l'esprit à cet instant précis, je n'en avais pas d'autre, et il m'en fallait une pour ne pas perdre pied, une explication tangible, comme une formule mathématique, de quoi rétablir l'équilibre. À l'hôpital on lui a fait un lavage d'estomac, elle a dormi une semaine entière. Aux médecins qui l'ont questionnée sur les raisons de son geste, elle n'a rien voulu dire. Laissez-moi elle répétait, je veux rentrer chez moi. Mon père ne lui a jamais rien demandé. Après ça, pendant longtemps il a eu la manie du tri, il inspectait les boîtes de médicaments, tous les jours ou presque, il les classait, les comptait, jetait celles qui lui paraissaient suspectes, ça a duré des mois. Quand elle est rentrée à la maison, elle marchait lentement, lentement, le corps penché, les seins maigres, un courant d'air aurait suffi à la faire tomber. J'ai passé tout mon temps à la surveiller, le coeur suspendu à ses allées et venues. Quand elle sortait faire une course je l'accompagnais, quand elle cuisinait je proposais de l'aider, je la suivais jusque dans la salle de bains, du matin au soir sur ses talons ; il m'est arrivé de me réveiller en pleine nuit et d'aller m'assurer par la porte entrebâillée de sa chambre qu'elle respirait bien. À table mon père la forçait à manger, S'il te plaît encore une cuillère, elle faisait ce qu'il lui demandait, elle avait du mal à avaler, les yeux mouillés de larmes, alors il posait sa main sur la sienne, comme ça la nourriture passait mieux. Une seule fois nous en avons reparlé, elle et moi, j'avais trente-cinq ans, elle a d'abord nié, Non je ne sais pas, je ne me souviens plus, et puis devant mon insistance elle a dit, Mais enfin non t'es folle, j'ai jamais voulu mourir, c'est juste que j'avais besoin de dormir, un jour ou deux sans les soucis de la vie, me reposer c'est humain quoi, puis elle a éclaté de rire, un éclat de rire explosif,
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