Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, la famille impériale des Romanov est abattue par les bolcheviks dans le sous-sol de leur résidence-prison d'Ekaterinbourg.Quelques mois - de février (renversement du régime tsariste) à novembre 1917 (prise du pouvoir par Lénine) - auront suffi à la chute de la Russie impériale. Comment le tsar Nicolas II est-il passé du statut d'intouchable à celui d' " ennemi le plus terrible du peuple russe ", selon la formule de Lénine, pour rester dans les consciences, par la suite, comme un martyr ? Quelles furent les véritables raisons de l'arrestation des Romanov et qui a commandité le meurtre ? Comment ont-ils été assassinés ?Luc Mary revient sur cette énigme résolue avec la découverte de 9 corps en 1991 et, en 2007, des restes du tsarévitch Alexei et de la grande duchesse Maria, trouvés dans une forêt des environs d'Ekaterinbourg. Il expose l'enchaînement des faits qui ont conduit à la fin des Romanov - régime à l'agonie, grèves et famines, etc. -, jusqu'à l'exhumation des corps et le travail des généticiens qui a débouché sur l'identification formelle des membres de la famille royale.90 ans après la tuerie d'Ekaterinbourg, le tsar est entré dans la légende. Le tsar et sa famille ont été canonisés par l'Église orthodoxe de Russie en l'an 2000. Son portrait est plus souvent présent dans les foyers russes que celui de Lénine. Son exécution portait-elle en germe le futur régime stalinien ? Luc Mary analyse les fondements de cette fascination, donnant ainsi à son livre une visée politique.
Extrait
Extrait de l'introduction :
Retour vers le passé
«Le peuple russe possède une longue tradition de tsars forts.»
Vladimir Poutine
La guerre germano-soviétique de 1941, la mort de Staline, le «bip, bip» de Spoutnik, le vol spatial de Gagarine, la perestroïka de Gorbatchev et la disparition de l'Union soviétique : autant d'événements cruciaux qui ont émaillé l'interminable XXe siècle russe. Et pourtant, aucun n'aurait atteint la charge émotionnelle du massacre de la famille impériale. Telle était tout au moins l'opinion d'Hanna Barysevitch, doyenne de l'humanité en 2005. Âgée de trente ans au moment de la fin tragique de Nicolas II, cette Biélorusse expliquait encore, quatre-vingt-sept ans après l'événement, qu'il lui avait procuré la plus grande joie de son existence. À ses yeux, l'exécution du tsar préfigurait sans nul doute l'avènement d'un monde meilleur. Elle dut rapidement déchanter...
Faible, indécis, influençable : l'Histoire n'est pas tendre pour qualifier le dernier tsar de Russie. Un être chétif, sans envergure et sans ambition, plus tracassé par le sort de sa famille que par celui de ses sujets. L'homme le plus influent de l'Empire est la dernière personne qu'ait rencontrée le tsar, plaisante-t-on à la cour de Saint-Pétersbourg. Pendant son long règne de près d'un quart de siècle, Nicolas II a vécu dans la crainte de son peuple. Plus encore, il redoute de connaître le sort de son grand-père. En 1881, en effet, Alexandre II est mort sous les bombes des nihilistes. Quand son petit-fils monte sur le trône, treize ans plus tard, il a la peur au ventre. D'aucuns le comparent à Louis XVI face aux soubresauts révolutionnaires. Qui plus est, l'impopularité de sa femme Alexandra Fedorovna n'est pas sans rappeler celle de Marie-Antoinette : entre autres, on lui reproche ses origines allemandes et ses relations privilégiées avec un personnage contesté et pour le moins singulier, le dénommé Raspoutine.
A priori, la lecture des événements de 1917 ne milite pas en faveur du couple impérial. En l'espace de cinq jours, les insurgés de Petrograd vont renverser une dynastie tricentenaire...
Biographie de l'auteur
Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, la famille impériale des Romanov est abattue par les bolcheviks dans le sous-sol de leur résidence-prison d'Ekaterinbourg.Quelques mois - de février (renversement du régime tsariste) à novembre 1917 (p