Un sentiment de peurBiographie de l'auteurNé le 17 juillet 1938 à Bévercé, en Belgique, Hermann Huppen vit son enfance dans un pays en guerre, habitant d'un petit village où la seule culture est celle des champs. Élevé par sa mère, il suit cette dernière à Bruxelles, comprenant vite que la ville ne sera jamais son élément naturel. Le jeune homme, désireux de s'assumer au plus tôt, suit une formation d'ébéniste. Diplôme en poche, il n'exercera toutefois cette profession que 15 jours, avant de décider de changer de voie. Tout en suivant en parallèle quelques cours du soir à l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Gilles, Hermann travaille ensuite dans un bureau d'architecture. L'expérience, là encore, sera courte, puisqu'à 18 ans, il part pour le Canada avec sa mère. Déçu par le grand canyon existant entre la réalité des choses et l'idée qu'il se faisait du rêve américain, Hermann revient en Belgique trois ans plus tard, où il reprend son travail dans l'architecture. À 22 ans, Hermann se marie et se découvre un beau-frère bédéphile : Philippe Vandooren, futur directeur éditorial des Éditions Dupuis. Vandooren dirige à l'époque la revue scoutePlein-feu, pour laquelle il commanderaHistoire en able, tout premier récit signéHermann. Hermann illustre ensuite, en 1965, unOncle Paul pour le JournalSpirou. Il est alors remarqué par le Studio Greg, qui l'engage, lui permettant de définitivement se consacrer à la bande dessinée. Hermann et Greg, qui vont vite former un duo mythique, démarrent deux séries appelées à devenir légendaires :Bernard Prince , symbole ultime de la BD de grande aventure exotique (Dargaud puis Le Lombard), mais aussiComanche, western humaniste tout en restant bourré d'aventure. Les deux séries seront publiées dans le JournalTintin avant de l'être en albums. Herman se consacre ensuite, à partir de 1975, aux deux premiersJugurtha (écrits par Laymillie). En 1977, Hermann décide de s'occuper en personne de ses scénarios. Il démarre ainsi l'étonnante et addictive série post-apocalyptiqueJeremiah, aujourd'hui publiée chez Dupuis. En 2002, Jeremiah deviendra une série avec Luke Perry dans le rôle-titre. Trente-cinq épisodes seront tournés. En 1982, Hermann démarreLes tours de Bois-Maury (Glénat), épopée médiévale dont dessin et scénario suscitent, tout commeJeremiah, un fort engouement. Entre deux productions en solo, Hermann réalise la série oniriqueNic, avec Morphée.Nic sera publié dans le JournalSpirou et fera l'objet d'une fresque à Bruxelles. En 1991, Hermann publieMissié Vandisandi dans la prestigieuse collectionAire libre de Dupuis. Grâce à ce premier one-shot, il découvre la liberté que peut apporter une histoire complète et reviendra dès lors très régulièrement à ce style d'écriture. Il le prouve en 1995 avecSarajevo-Tango (Aire libre), critique indignée de la situation de la Bosnie-Herzégovine d'alors, plongée en pleine guerre. La couleur directe proposée par Hermann dans cet album signe les prémisses de ce qui deviendra une marque de fabrique réputée. En 1996, Hermann publie Caatinga, une somptueuse fresque brésilienne (Le Lombard). Il revient ensuite au western avecOn a tué Wild Bill (Dupuis, 1999) et salue l'an 2000 en illustrantLune de guerre, (d)étonnant polar signé Jean Van Hamme. Hermann
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