Résumé
« J'ai écrit ce livre parce que, depuis longtemps, je trouve que les romans de Patrick Modiano s'achèvent trop vite... Et pour donner à ma sœur, renversée par un camion à l'âge de dix-sept ans, la chance de faire un dernier tour d'auto tamponneuse avec Rudy J'ai écrit ce livre parce qu'il n'y a plus personne qui, passant devant la Salle Pleyel un jour de pluie, guette encore, derrière la façade, la petite fille en tutu que j'étais et qui s'échinait à la barre... J'ai écrit ce livre pour enfermer dans un dérisoire cercueil de papier les dernières lettres que m'a écrites mon amour de jeunesse avant de se pendre... Modiano, ma soeur, mon bel amour : mon grand bal. Où les fantômes dansent mieux que les vivants. » M. L.ExtraitCabourg, le Grand Hôtel, les villas Napoléon III du bord de mer, celle des Lacretelle en face du casino où mon père m'emmenait rendre visite à la femme de l'écrivain. La bande de ces horribles petits chiens anglais qui tiraient sur les lanières de mes sandales. Les interminables tours de digue après le dîner. La sucette Pierrot gourmand à la cerise qu'il fallait faire durer à tout prix. Les caramels à la fleur de sel de chez Dupond, avenue de la Mer, toujours plus chers et plus collants chaque année. Notre villa sur la digue, Le Double 6, que bonne maman, un peu snob, surnommait la cabine de bain, et où Proust avait pris le thé. L'odeur des géraniums sous la véranda. Le Double 3, l'annexe où je me réfugiais dans la chambre de Colette, la bonne, pour dévorer sa collection de romans-photos. Le Sporting, club de tennis où mes frères passaient leurs après-midi à siroter des coca avachis sur des banquettes à carreaux. La mode des shetland ras du cou et des pantalons à petites côtes en velours aux couleurs acidulées. Les surprises-parties dans les caves des villas. Les slows qui n'en finissaient pas. Les jeunes hommes un peu blancs-becs et conventionnels avec des foulards indiens, comme des crêtes nouées autour de leurs cous de jeunes coqs. Carole King, Léonard Cohen et Money des Pink Floyd. Jérôme, Antoine et Hervé avec leurs mèches de cheveux qui retombaient en rideaux sur leur front. Les cocktails aux noms exotiques de chez Guillou : Rêve de pucelle, Coucher de soleil, Baiser de feu. Le 420 de mon père qu'il fallait pousser dans le sable à marée basse. La pêche aux coques. Les jours de pluie où l'on jouait à la crapette sur une table de bridge bancale au feutre usé. Le parquet qui grinçait, lorsque nous tentions d'échapper à la sieste obligatoire. Le vieux bidet en émail où je couchais mes poupées. Le sable dans les draps. Le papier peint à pois gris qui chaque année partait un peu plus en lambeaux, le souffle de ma soeur endormie sur mon épaule, le bruit régulier des vagues sur la plage comme des battements de coeur rassurants.
À propos de l'auteur
Lebey, Marie
Marie Lebey est écrivain. Elle a publié trois livres aux éditions Balland : Dix-sept ans, porte 57 (1986), Ballon de toi (1987) et Un ange en exil (1990).
Fiche technique
- Titre : Oublier Modiano
- Auteur : Lebey, Marie
- Langue : Français
- Format : Broché
- Nombre de pages : 145
- Genre : Romans
- Date de publication : 01-05-2011
- Édition : Editions Léo Scheer
- Poids : 0.165 kg
- Dimensions : 12.699974600000001 x 1.1999976 x 18.999962 cm
- ISBN-10 : 2756103179
- ISBN-13 : 9782756103174
Informations supplémentaires
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