Présentation de l'éditeur Paris, 1457. Jacques Coeur meurt sous la torture, sans révéler à ses bourreaux ce qu'ils cherchaient : les secrets de la table d'émeraude, un mystérieux texte alchimique qui donnerait la formule de la vie éternelle. Massif central, 2010. Un cadavre éviscéré gît au pied d'un calvaire. C'est Hubert Delpont, l'homme que devait rencontrer Maxime Langelot, voleur-receleur d'objets d'art, pour une nouvelle affaire. Maxime vient de perdre un client, mais surtout, de mettre le pied dans un engrenage infernal... A peine rencontre-t-il la nièce du défunt que des tueurs professionnels se lancent à leurs trousses. Quelle mission Delpont voulait-il lui confier ? Quels secrets la jeune femme lui cache-t-elle sur sa famille ? Et qui sont ces machines à tuer prêtes à tout pour la retrouver ? Avec l'aide de Delphine, ex-flic reconvertie à ses côtés, et de son oncle et associé, ancien capitaine de la Légion étrangère, Maxime va se lancer sur les traces de la table d'émeraude et se retrouver mêlé à un combat sans merci entre ceux qui veulent percer l'énigme et ceux prêts à tout pour la préserver. Une route périlleuse où tous les coups sont permis... «L'écriture de P. J. Lambert est si subtile que le suspens se dénoue là où l'on s'y attend le moins.» parismatch.com P J Lambert vit à Montpellier. Il a travaillé une vingtaine d'années dans la finance avant de se consacrer pleinement à l'écriture. Après Le Vengeur des catacombes (Fayard, 2007), prix Quai-des-Orfèvres 2008, Morofisc (Plon, 2008) et Les Murmures du tombeau (First 2010), les Éditions First publient son nouveau roman, La Route d'émeraude. Extrait Paris, 1457 Antoine de Chabannes n'était pas homme de modestie. A ses yeux, il n était rien ni personne de valable. Hors ses intérêts et sa vie, bien entendu. Une conviction qu'il ne lui était nul besoin de proclamer. Son port hautain, cette morgue méprisante, la suffisance avec laquelle il détaillait la plupart de ses interlocuteurs, le disaient bien assez clairement. La cour n'ayant rien à envier au pire des coupe-gorge, le feutré sur la lame des dagues ne les rendant pas moins aiguisées, cette sorte d'arrogance aurait mené tout autre que lui à un trépas rapide. Tout autre que lui, certes, mais pas lui. Sans retenue aucune, il exposait sa vanité, assuré que peu d'hommes oseraient s'en offenser. Par le passé, il y en avait pourtant eu de ces téméraires qui avaient tenté de lui nuire. Ils n'en avaient retiré qu'une disgrâce des plus douloureuses, avant de disparaître à jamais dans quelque oubliette de souffrance... Une leçon maintenant clairement entendue par tout contempteur potentiel : on ne défiait pas sans danger l'un des hommes les plus puissants du royaume, celui qui, tant d'années durant, avait dirigé les écorcheurs, le conseiller, l'âme damnée du roi, et qui ne rendait compte qu'à Charles VII et à lui seul. Arquant dédaigneusement les sourcils, il considéra le bourreau d'un air dégoûté. Le torse de l'homme, glabre, était marbré de filets humides sombrement colorés, là où la sueur s'était mélangée à la crasse et au sang avant de disparaître sous le tablier de cuir sombre maculé de matières sanieuses. Une méchante cicatrice violacée naissait sur sa joue droite et parcourait sa tempe avant de s'éteindre sur le haut du crâne rasé. Fascinant qu'il ait survécu ! songea de Chabannes, avisant l'épaisseur et la profondeur du sillon. Il connaissait l'histoire de cette blessure : le souvenir d'un captif qui, une dizaine d'années plus tôt, avait profité de l'inexpérience d'un tortionnaire débutant pour l'attaquer avec l'un de ses propres outils. Une bonne leçon qui l'avait certainement poussé à apprendre correctement son affaire, conclut-il avec cynisme. Son interlocuteur baissait servilement les yeux, ne les relevant que de façon furtive avant de les replonger vivement vers le sol de terre. De Chabannes sentit son mépris se muer en agacement. Un mot de l'auteur Résident à Montpellier, P. J.