Présentation de l'éditeur Depuis la création de l'Unité de soins spécialisés à domicile, rebaptisée en 2005 centre Myriam-David, son équipe est animée par un souci de continuité dans les soins prodigués aux jeunes enfants et à leur famille. La pérennité des moyens mis en place par Myriam David, tels que l'accueil, les accompagnements, les observations sur le lieu de vie, les visites à domicile et le travail indirect avec le secteur social en sont la preuve. Tous les auteurs, ici réunis, ont travaillé ou travaillent encore au centre Myriam-David. Malgré la diversité des approches, des pratiques et des références théoriques, ils témoignent de l'empreinte des idées de la fondatrice de l'institution. Pierre Denis, psychomotricien, psychologue clinicien, psychanalyste, au centre Myriam David depuis 1983, centre Alfred Binet (A.S.M.-13) et en libéral. Extrait Pierre Denis La continuité, pour quoi faire ? Depuis la création de l'Unité de soins spécialisés à domicile, son équipe est animée par un souci de continuité dans les soins prodigués aux jeunes enfants et à leur famille. La pérennité des moyens mis en place par Myriam David, tels que l'accueil, les accompagnements, les observations sur le lieu de vie, les visites à domicile et le travail indirect avec le secteur social, en est la preuve. À quoi répond ce souci de continuité ? Il s'agit de réaliser les conditions de base d'une rencontre psychothérapeutique - au sens large - à savoir la régularité, la durée et l'unité de lieu. La régularité et l'unité de lieu, en réduisant l'impact du monde extérieur, favorisent le déploiement des processus internes. La durée : le temps que la relation transférentielle s'installe, s'élabore et se dénoue. Certaines familles, qui consultent au centre, n'ont de cesse de mettre à mal ce dispositif, pour des raisons inhérentes à leur histoire, leur fonctionnement psychique et/ou pour des motifs sociaux actuels. Il en résulte, entre autres, une incapacité à maintenir des relations objectales stables. Or, pour se constituer, le psychisme du nourrisson requiert l'appui sur un objet suffisamment fiable, tant qu'il n'est pas en mesure de faire l'expérience de la séparation. La continuité du sentiment d'existence en dépend. Elle inclut la possibilité de maintenir des investissements libidinaux liés au corps, aux objets et à la pensée. Des défaillances répétées de l'environnement primaire imposent au psychisme naissant te recours à des défenses radicales, sources de déliaison. Elles contiennent un risque de décompensations majeures sur les plans somatique, comportemental et psychique. Il n'est pas toujours en notre pouvoir de contenir la discontinuité des parents. Parfois, tout au plus réussissons-nous à obtenir leur collaboration et, si nécessaire, à pallier leurs difficultés d'accompagnement. L'essentiel étant d'oeuvrer pour que les stratégies défensives qui en découlent ne deviennent pas trop invalidantes pour le fonctionnement psychique de leur jeune enfant. C'est ce que nous tenterons de montrer tout au long de cet ouvrage collectif. Tous les auteurs ici réunis ont travaillé ou travaillent encore au centre Myriam-David. Certains sont partis vers d'autres horizons; d'autres n'ont été que de passage. Quelques-uns sont là depuis le début; les plus anciens sont à la retraite. Malgré la diversité des approches, des pratiques et des références théoriques, il devrait se dégager de ce recueil une cohérence témoignant de l'empreinte des idées de la fondatrice de l'institution. Biographie de l'auteur Pierre Denis, psychomotricien, psychologue clinicien, psychanalyste, travaille au centre Myriam-David depuis 1983, et en libéral.