Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Le nouveau livre noir de la Police.
Abus de pouvoir, corruption, trafic de statistiques mais aussi racisme, sexisme, homophobie, voici la face cachée de la police, telle qu'elle n'a jamais été décrite auparavant. Ou l'histoire d'une femme flic entrée dans la grande maison par vocation et idéalisme, qui déchante progressivement ? elle a démissionné d'un emploi de cadre très bien rémunéré dans le privé. Sortie major de sa promotion, elle croyait que la police nationale était au service du public et des citoyens, mais elle s'aperçoit au fur et à mesure que l'institution républicaine n'est plus la garante des valeurs qu'elle est censée défendre. Le récit exceptionnel de Sihem Souid apporte, documents à l'appui, la preuve que la police, loin d'être une institution garante des valeurs républicaines, les bafoue souvent. Les coulisses d'un système souvent inhumain sont décrites dans cet ouvrage. Le plus édifiant, c'est que ce récit dissèque le pouvoir de nuisance de la hiérarchie policière sur ses subordonnés. Cette dernière n'hésite pas à user de menaces pour arranger la vérité. Sihem Souid, 29 ans, toujours en fonction, a décidé de briser l'omerta. Elle refuse " de laver son linge sale en famille " ainsi qu'il lui a été suggéré à plusieurs reprises. Elle est allée, accompagnée de plusieurs collègues, jusqu'à saisir la justice pénale pour dénoncer ces comportements. Ces risques, elle les a pris au détriment de sa carrière mais aussi de sa vie personnelle. Chantages, pressions, menaces, sa plainte la poursuit jusque dans sa vie de citoyenne. Ce livre est bien plus qu'un témoignage sur la police.En collaboration avec Jean-Marie Montali
Extrait
Extrait de l'introduction
Je ne suis pas une rebelle. Je suis une enfant sage. J'ai toujours obéi et je n'ai jamais contesté l'ordre établi. Je suis entrée dans la police par idéalisme, on pourrait dire pour aider mon prochain. J'entends les railleries : «Pour aider son prochain, mieux vaut entrer dans les ordres. Ou chez Emmaüs !» Mère Teresa ou soeur Emmanuelle, en uniforme, faut voir ! J'ai toujours considéré que lorsqu'on fait le bien derrière soi, on le retrouve devant soi, comme disait ma grand-mère. Avec une philosophie pareille, rejoindre la police nationale était une évidence. J'avais longtemps cherché ma voie. Une carrière dans le privé pouvait, certes, être enrichissante, mais il me manquait quelque chose. Sans doute, apporter ma contribution à rendre la vie des autres plus vivable. Pour cela, j'ai choisi l'uniforme de la police. Préserver les libertés, les défendre contre la loi du plus fort, celle de la rue ou celle de l'argent qui procure des privilèges, au sens premier du terme, qui bafoue donc l'intérêt général et les valeurs républicaines. Quel policier n'a pas entendu un homme au cigare contester un PV et menacer de faire jouer ses relations ? On l'aura compris, ce présent ouvrage n'est pas un livre à charge contre la police. Il pointe surtout les dysfonctionnements de nos hiérarchies et leur soumission au pouvoir politique, quitte à trafiquer les chiffres.
On ne le dira jamais assez : tout cela se fait au détriment de la sécurité de nos concitoyens.
Si j'ai décidé d'écrire ce livre, alors que je suis toujours en fonction dans un service de la préfecture de police de Paris, c'est parce que j'ai une haute opinion du pays des droits de l'homme. Je continue de croire en la devise républicaine apposée au fronton de nos mairies et en la Déclaration des droits de l'homme affichée dans nos commissariats. Mais la contradiction, devenue permanente, entre ces idéaux et leur respect par le ministère de l'Intérieur m'a poussée à sortir de ma réserve. Je le fais sans parapluie ni filet. Certes, je suis tout à fait consciente des risques que j'encours et des poursuites éventuelles. Mais il existe des valeurs plus importantes que la préservation de son emploi et de son confort. Faire connaître à l'opinion publique les dérives de notre fonction est une oeuvre