Le Pitch
Présentation de l'éditeur
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Extrait
Ouverture
«La joie, affirme Spinoza dans L'Éthique, est une passion par laquelle l'Esprit passe à une plus grande perfection.» Cette idée toute simple selon laquelle penser, comprendre les choses par la pensée, nous réconcilie avec le monde et par là même nous rend plus joyeux, cette idée donc est à l'origine du livre d'entretiens que vous tenez entre les mains. Car, parmi les philosophes contemporains, Michel Serres est celui avec lequel nous avons la plus grande joie à nous entretenir. Et cela ne tient pas seulement à son caractère - qui est en effet très joyeux, et parfois même espiègle. Ni encore à la vie, aventureuse, dure mais également joyeuse, qui a été la sienne. Mais à ce que, chaque fois que nous le sollicitons, qu'il s'agisse d'interpréter un événement aussi tragique que Fukushima ou d'actualiser la pensée d'un auteur aussi difficile que Leibniz, nous en sortons avec l'impression d'être un peu plus intelligents, de mieux comprendre - ce n'est pas si courant chez les philosophes -, et, surtout, avec le sentiment que cette intelligence des choses nous assure une plus grande «prise» sur le monde, une puissance indissociable d'une forme de contentement. Comme si la pensée éprouvait une jubilation à voir qu'elle ne s'exerce pas en vain, qu'elle est efficace, qu'elle se rend adéquate au monde. Oui, si nous sommes destinés à comprendre le monde, c'est dans ces moments-là que nous passons, comme le dit Spinoza, «à une plus grande perfection».
Or, étrangement, l'oeuvre publiée de Michel Serres peut apparaître obscure et difficile d'accès. Au regard de cette parole si agile et si lumineuse, si enchanteresse parfois, on se heurte dans ses livres à une plus grande résistance. Ils sont plus travaillés, portés par une ambition littéraire qui double l'exigence philosophique mais parfois, à notre goût, lui joue des tours, des mauvais tours. À force de travailler la langue comme un poète, le penseur dissimule ses propres concepts, pourtant si inventifs, sous un style foisonnant. C'est peut-être l'une des raisons qui expliquent la position ambivalente de Michel Serres dans l'espace public et intellectuel : autant le passeur de savoir, capable de faire comprendre l'histoire des idées au travers de récits savoureux, est apprécié d'un très large public, autant l'auteur et sa pensée, pourtant si nouvelle et si forte, restent moins bien connus, du moins en France. On connaît les envolées lyriques de l'orateur ou les exposés limpides du professeur, mais ses concepts, les connaît-on ? Sait-on même les nommer ? Pour les découvrir, l'écoute de la parole ne suffit pas. C'est dans les textes écrits que se découvrent le coeur d'une pensée, ses idées les plus fortes, ses propositions les plus fécondes. Si nous voulions recueillir toutes les promesses contenues dans la parole de Michel Serres, c'était là, dans ces soixante livres publiés depuis cinquante ans, qu'il fallait les puiser. Alors comment faire ?