Présentation de l'éditeur Pourquoi et comment s'endort-on ? Une fois endormis, que se produit-il dans notre cerveau et dans notre corps ? En quoi le sommeil intervient-il dans le bon fonctionnement de notre organisme ? Avec des rythmes de vie qui s'accélèrent et des contraintes socio-professionnelles de plus en plus marquées, notre société actuelle ne fait pas la part belle au sommeil. Et pourtant, le temps que l'on passe à dormir est loin d'être du temps perdu... Extrait Regardons ce petit enfant humain, qui dort déjà la majeure partie du temps dans l'utérus, pendant qu'il se construit. Puis suivons-le pendant l'accouchement, où il dort même pendant les contractions. Une fois né, il dort dix-huit heures par jour, ne se réveille que pour téter et se rendort immédiatement après. Sa mère remarque qu'il peut soit dormir très paisiblement, soit surtout, pendant presque douze heures, dormir d'un sommeil agité au cours duquel il va téter dans le vide, sourire, froncer ou hausser les sourcils, le corps agité de petites secousses, comme s'il rêvait. À l'instar de tous les petits d'animaux qui ne sont pas encore matures à la naissance, il a besoin de dormir pour consolider ce qu'il apprend. Peu à peu, il dort moins le jour et de façon plus continue la nuit : on dit qu'il «fait ses nuits», ce que ses parents attendent avec impatience. Il réalise encore deux siestes par jour. Quand il entre en maternelle, il a encore besoin d'une sieste et de douze heures de sommeil. Vers 10 ans, il est très alerte (parfois trop) dans la journée, et dort profondément une dizaine d'heures. Au début de l'adolescence, il ne dort plus que neuf heures, commence à veiller plus tard et à faire des grasses matinées le week-end. Finalement, il atteint les quantités et les horaires de sommeil d'un adulte vers 17 ans. Tout va généralement bien jusqu'à 40-45 ans, où la quantité de sommeil profond (le stade le plus récupérateur) diminue, de même que la propension à faire des grasses matinées. Il y a plus de réveils en fin de nuit, moins de capacité à récupérer qu'avant. Cette tendance s'accentue en vieillissant, avec moins de som­meil la nuit et un réveil plus précoce, qui peut être perçu comme un problème. Avec la retraite, le plaisir et le besoin d'une sieste peuvent se faire sentir. Plus tard, très âgé, l'homme peut s'éteindre en dormant. Ainsi, nous passons un tiers de notre vie à dormir, et nous pouvons naître et mourir dans notre sommeil... Biographie de l'auteur Isabelle Arnulf, neurologue, est médecin spécialiste des troubles du sommeil et responsable du laboratoire de sommeil de la Pitiè-Salpêtrière. Elle est également l'auteure de la Petite Pomme Comment-rêvons-nous ? (n°41).Delphine Oudiette, titulaire d'un master de neurosciences, réalise actuellement une thèse sur les comportements moteurs au cours du sommeil, à la Pitié Salpêtrière (Paris).