Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Ce guide du français correct est aussi un livre à feuilleter librement, pour le plaisir de découvrir ou
de retrouver ces particularités qui font la difficulté mais aussi la richesse de la langue française.
Avec une préface d'Abdou Diouf, Secrétaire général de la francophonie.
"Voici un cabinet de curiosités d'un genre original, puisque, au lieu de rassembler des objets, il réunit des mots de la langue française. En véritable entomologiste, Pascal-Raphaël Ambrogi choisit les mots et se livre à une observation minutieuse : il décrit, compare, oppose, souligne une différence, remarque la présence d'un accent, d'une majuscule. De A à Z, cette promenade studieuse dans notre lexique procède d'une double démarche. Celle de l'amateur d'abord, du collectionneur qui déniche les finesses de la langue et en fait apparaître toute la complexité et la saveur. Celle du pédagogue aussi, soucieux avant tout du bon usage, qui signale, pour les résoudre, les difficultés orthographiques, sémantiques, syntaxiques.
Extrait
Extrait de l'introduction
«Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant.»
Victor HUGO, Les Contemplations,
Jersey, Octobre 1854.
Errements dans le jardin des mots
«Tu n'oublieras jamais les articles, et tiendras pour tout certain que rien ne peut tant deffigurer ton vers que les articles délaissez, autant en est il des pronoms primitifz : comme je, tu, que tu n'oublieras non plus, si tu veux que tes carmes soyent parfaictz et de tous poinctz bien accomplis.»
RONSARD, Abrégé de l'art poétique français, 1565.
Avoir le goût des mots, c'est aussi se passionner pour la forme écrite de la langue. Le français s'y identifie. C'est un idéal sans doute inaccessible. Le français, c'est aussi un vaste ensemble, borné par les premiers mots de nos enfants, l'inventivité des plus jeunes, les audaces de la rue et de la vie, et les attentions des gardiens du bon usage. Ces duels incessants nous laissent entrevoir une langue justement réputée belle et achevée, qui partage l'espace de notre vie et de nos actions avec un français commun, riche de qualités et de défauts dont il importe simplement d'avoir conscience. L'ensemble est bien vivant. Il sert les rapports entre les hommes.
Il est, avec la main, l'outil le plus utile ; il est aussi le trésor le plus précieux.
Si l'enseignement de la langue française dans le monde semble régresser, la qualité du français parlé et écrit hors de l'hexagone ne cesse de surprendre. C'est, cependant, en France qu'il importe d'en défendre un usage correct et d'en donner un exemple salutaire. Du respect de notre propre langue naîtront la capacité à la protéger et à en promouvoir l'emploi et la garantie contre un appauvrissement, fait d'un usage commun défaillant. La protéger encore d'un danger qui, sous l'ampleur des inéluctables mouvements du monde, nous fait craindre un envahissement anglo-américain fort éloigné des contributions jugées indispensables qui seules enrichissent.
Car le français est vivant, il n'est pas resté figé. Les emprunts à l'anglais, par exemple, sont un phénomène ancien. Avant 1700, «ajourner» ou «boulingrin» ont rejoint notre langue. D'autres termes empruntés par l'anglais ont été réintroduits, tout comme des emprunts sémantiques ou des calques. Divers apports étrangers, populaires ou régionaux, méritent également notre considération. Les avancées terminologiques sont, elles aussi, sources précieuses de l'adaptation de la langue aux diverses mutations. Tout ce qui contribue, par un effort maîtrisé, à l'enrichissement de la langue française, doit être encouragé. Il importe ainsi de décrire le bon usage, d'en expliquer les fondements, les apports et, en même temps, de blâmer le mépris où certains le tiennent encore. Tout ce qui ne peut accompagner cette démarche, par l'appauvrissement induit, entravant le développement des relations du français avec les autres langues, brisant ainsi sa vocation d'échange entre les cultures, doit être