Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Des années 1950 à nos jours, le destin touchant et hors du commun d'un enfant malien issu d'une famille très modeste. Un grand témoignage d'amour, de courage et d'humanité.
"Je suis un enfant cadeau. Cela veut dire que ma mère m'a donné en cadeau à une autre femme. Pas que j'ai été adopté. Il n'y a pas eu de papier, ni de déclaration administrative. Simplement, ma mère m'a offert à une femme qui n'avait pas eu la chance d'avoir un enfant et qui en était malheureuse. Cette femme, elle s'appelait Boli. C'était l'une des trois coépouses du père de ma mère. Cela se passait en 1951, à Kita, un village à cent cinquante kilomètres de Bamako, au Mali." Kabouna Keita n'est pas un enfant comme les autres. Et quand Boli tombe malade, il n'a qu'une idée en tête : sauver celle qu'il considère comme sa seconde maman. Âgé de cinq ans, il trouve un tas d'astuces pour lui payer des médicaments, commence par récupérer des boîtes de conserve qu'il revend au poids, puis des bouteilles de verre. Chaque jour, l'enfant parcourt ainsi des dizaines de kilomètres à pied, à charrier ses sacs. Obstiné et courageux, il devient livreur, apprend à lire et à écrire... et tombe amoureux de l'Amérique. À dix-neuf ans, Kabouna part pour New York et enchaîne les petites boulots, plongeur à Harlem, vendangeur en Californie... puis revient au Mali cinq ans plus tard muni d'un petit pécule, des projets plein la tête. Il monte sa propre affaire, épouse Marie, la femme de sa vie. Mais l'envie de partir le reprend. Direction la France, cette fois... Récit autobiographique, L'Enfant cadeau est un merveilleux témoignage d'amour, de courage et d'humanité.
Extrait
Extrait du prélude :
Bon té kisi dunun ta.
Celui qui doit accomplir de grandes choses ne peut mourir tôt, car l'habit de la longévité ne se déchire pas.
Je suis un enfant cadeau.
Cela veut dire que ma mère m'a donné en cadeau à une autre femme. Pas que j'ai été adopté. Il n'y a pas eu de papiers, ni de déclaration administrative. Simplement, ma mère m'a offert à une femme qui n'avait pas eu la chance d'avoir un enfant et qui en était malheureuse.
Cette femme, elle s'appelait Boli. C'était l'une des trois coépouses du père de ma mère. Les deux autres épouses de mon grand-père avaient eu beaucoup d'enfants, mais pas elle. Être stérile, au Mali, c'est une honte. Il y a un mot pour ça, boroge, un mot que je n'aime pas. Je le déteste, même. Ma mère aussi le détestait. Elle ne voulait pas qu'il soit dit ça de Boli, car Boli comptait beaucoup pour elle. Alors elle a cherché comment lui témoigner son amour et son respect. Ma mère était riche d'enfants - elle en aura dix-huit, dont quatre mourront à la naissance ou en bas âge. Et ce qu'elle a imaginé de mieux pour lui affirmer que non, elle n'était pas stérile, et que jamais personne dans la famille ne l'appellerait boroge, c'était de donner un de ses petits à cette femme qu'elle aimait. Pour elle, la démarche était naturelle, évidente. C'était le plus beau des cadeaux et le plus bel hommage qu'elle pouvait lui rendre.
Biographie de l'auteur
Kabouna Keita est né à Bamako, au Mali, et vit aujourd'hui à Savigny-sur-Orge, dans l'Essonne, avec sa femme et ses sept enfants. Âgé d'une cinquantaine d'années, il est éducateur spécialisé au sein de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), et s'occupe de délinquants en banlieue parisienne.