Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Oui ou non le niveau d'orthographe de nos enfants ou de nos élèves est-il plus mauvais aujourd'hui qu'il y a vingt ans ? Et nos arrières grands-parents, faisaient-ils vraiment moins de fautes que nous ?
Touchant ces questions qui nous concernent tous, parents, enseignants, éducateurs en général, une étude comparative sur trois périodes différentes - 1877,1987, 2005 - permet enfin de faire un bilan objectif sur ce sujet crucial de société.
Les lecteurs de cet ouvrage découvriront ainsi des résultats inattendus aux tests orthographiques menés. À travers eux, ils pourront trouver des éléments de réponses aux nombreux débats de société parfois très vifs sur des sujets actuels : inégalité de savoir entre garçons et filles, inégalité de savoir entre zones géographiques, rôle et place de l'écrit dans une société de l'image, etc.
Ils découvriront surtout dans cet essai passionnant, qu'au-delà des constats, des solutions existent dont, pourquoi pas, la simplification de l'orthographe ?
Les auteurs :
Danièle Manesse est professeur en sciences du langage.
Danièle Cogis est maître de conférences en sciences du langage.
Michèle Dorgans et Christine Tallet sont toutes deux professeurs des écoles.
Extrait
Extrait de l'introduction :
Toujours mouvants sont les objets d'étude des sciences humaines, sans cesse travaillés par les évolutions de la société. Et les descriptions que font ethnologues, linguistes et sociologues ne sont que des coupes dans le temps dont la validité est provisoire. De sorte qu'il faut sans cesse remettre le travail sur le métier. Ainsi, présentons-nous ici les résultats d'une enquête sur l'orthographe conduite en 2005, à l'identique de celle que nous avions menée en 1987. Cette dernière enquête faisait elle-même écho à celle, initiale, «fondatrice» pourrait-on dire, menée dans la France des années 1870 par l'inspecteur général Beuvain d'Altenheim.
Pourquoi le faire ? Pourquoi reprendre ce chantier ingrat, réunir à nouveau, près de vingt ans après, un corpus d'une grande lourdeur, pourquoi rechausser les bottes de Beuvain une fois encore pour promener sa dictée dans des écoles et des collèges qu'un ordinateur, insoucieux des difficultés d'accessibilité de ces collèges, de ces écoles, allait désigner à notre demande ?
Un premier constat
Cette décision de mener une nouvelle enquête est née des réflexions inspirées par un travail que j'avais mené en compagnie d'une équipe déjeunes professeurs dans les «classes difficiles» des ZEP, les «zones d'éducation prioritaire». Cette recherche s'inscrivait dans le contexte nouveau qu'avait créé le renouvellement des programmes de français du collège : en application depuis 1996, ils étaient les premiers à bouleverser en profondeur les savoirs traditionnels de la discipline dans le premier cycle du secondaire.
Nous cherchions à comprendre pourquoi, aux évaluations nationales, les élèves de ZEP étaient si loin des résultats moyens de l'ensemble des collèges; pis encore, pourquoi, malgré tous les moyens investis dans leur scolarisation, une dynamique de marginalisation croissante par rapport à la réussite scolaire semblait être en marche, comme le montraient nombre de recherches. Notre étude s'était appuyée sur des entretiens avec des professeurs, des questionnaires et des épreuves auprès des élèves.
Biographie de l'auteur
Danièle Manesse est professeur en sciences du langage. Danièle Cogis est maître de conférences en sciences du langage. Michèle Dorgans et Christine Tallet sont toutes deux professeurs des écoles.