Présentation de l'éditeur Soixante-trois chefs-d'oeuvre reproduits en grand format et en couleurs invitent à un parcours passionnant dans l'univers d'Othon friesz. Un texte clair et précis situe son oeuvre dans le xxe siècle, montre ses principales découvertes et raconte l'histoire de sa vie. «Réaliser l'idéal et idéaliser le réel» : ainsi qu'il le formulait déjà en 1923 à son ami et mécène Pédron, Othon Friesz est resté fidèle aux rigueurs de la tradition qui, au lieu de la contraindre, lui permit toute sa vie d'affirmer avec puissance cette liberté incoercible qui est le fait des grands artistes. Extrait Trois grands peintres français ont noué une forte amitié au Havre vers la fin du XIXe siècle : Raoul Dufy (né en 1877), Othon Friesz (né en 1879) et Georges Braque (né en 1882, non au Havre comme les premiers, mais à Argenteuil). Leur complicité esthétique aura une importance certaine dans l'histoire de l'art. Friesz, très proche de Dufy dont il a fait le portrait dès 1895 (n° 2), le restera toute sa vie; ils ont séjourné ensemble à Falaise à deux reprises en 1905-1906 et c'est ensemble encore que trente ans plus tard, en 1936, ils décorent le bar du théâtre du Palais de Chaillot. Mais c'est avec Braque que Friesz organise en 1906 un séjour à Anvers qui sera déterminant. Après avoir longé la côte depuis Le Havre, ils s'établissent à Anvers jusqu'en septembre, louant successivement plusieurs chambres pour multiplier les points de vue sur l'Escaut et le port. Ils travaillent quotidiennement ensemble, souvent depuis la terrasse du casino désaffecté, ce qui explique que la plupart de leurs tableaux livrent des vues plongeantes du port et donnent un aspect original du bassin qu'ils traitent à plusieurs reprises (ci-contre a, n° 5-9).