L'autrice néerlandaise Aimée de Jongh poursuit son sans-faute.

Une belle adaptation du célèbre roman qui imagine comment survivent des enfants échoués sur une île.

Si Aimée de Jongh s’est attachée à respecter le récit de l’auteur britannique, reproduisant très précisément le texte de l’œuvre originale, son dessin à l’aspect enfantin rend d’autant plus éprouvant l’affrontement entre les jeunes Ralph et Jack, symboles de la lutte perpétuelle entre la raison et l’arbitraire.

Un grand roman, une leçon de vie, une BD de Aimée De Jongh juste, travaillée qui peut sûrement donner envie de lire le livre et qui sera aussi très suivie par les lecteurs.

Avec son format assez réduit, qui lui donne, paradoxalement, un côté assez luxueux et sa forte pagination rendant hommage à la richesse du texte de William Golding, "Sa Majesté des mouches" est à l’évidence déjà un des titres indispensables de 2024 qui ravira les fans du roman comme ceux qui n’en ont jamais entendu parler.

La dessinatrice néerlandaise Aimée de Jongh signe une adaptation dessinée brillante de ce classique de la littérature anglo-saxonne de William Golding paru en 1954.

La crédulité et l’ignorance amènent les jeunes robinsons à créer une religion archaïque, faisant des offrandes au mystérieux monstre de l’île qu’ils imaginent tapi quelque part. Le symbole de leur culte ? Une tête coupée de cochon sauvage qui attire une multitude de mouches. Sa Majesté des mouches… Aimée de Jongh lui donne un aspect cauchemardesque fort à propos. On est loin du mythe du bon sauvage de Jean-Jacques Rousseau. L’homme serait-il naturellement mauvais ? La dernière image de cet ouvrage donne un début de réponse…

C’est donc de la plus belle des manières, la sienne donc, qu’Aimée De Jongh rend hommage à ce roman emblématique qu’est devenu Sa Majesté des mouches. Ce très beau roman graphique va bénéficier en outre d’une parution dans une quinzaine de pays et dans plusieurs langues pour fêter les 70 ans de la publication du roman.