Cheveux désespérément roux, visage constellé de taches de rousseur, Anne Shirley est une petite fille curieuse, pleine d'énergie, souvent perdue dans ses pensées, parfois d'une gravité solennelle, sans aucun doute intemporelle. Difficile de résister à ce petit bout d'humanité de onze ans parfaitement imparfait, héroïne d'une série de romans qui a su conquérir des millions de lecteurs à travers le monde, Anne de Green Gables, écrit par Lucy Maud Montgomery, et dont le premier tome parut en 1908. Orpheline à l'esprit vif, à l'imagination sans bornes et qui adore employer de « grands mots », Anne se retrouve par erreur chez Marilla et Matthew Cuthbert qui attendaient un garçon pour les aider à la ferme. Féministe involontaire, romantique impénitente, elle est impulsive, dramatique, maline, drôle, et telle une authentique naïve, elle va bousculer le calme et la monotonie de la vie à Green Gables, en semant partout joies et rêveries, en dénichant la beauté dans les moindres recoins, en ne s'exprimant qu'en points d'exclamation, même dans « les affres du désespoir ». Parce que l'existence d'Anne a aussi une face sombre, hantée par la mort de ses parents et les abandons, qui lui donne son énergie folle, parfois hallucinée, et qui rend son idéalisme et son indignation si poignants et si convaincants. Si le regard d'Anne transcende le monde sur lequel il se pose, Anne de Green Gables, c'est la transformation magique, presque mystique, que seul l'amour peut opérer sur les hommes et les femmes. C'est l'histoire d'une petite fille qui parvient à se faire aimer de tous (Josie Pye exceptée), et de nous les premiers.Biographie de l'auteurLucy Maud Montgomery [1874-1942], est l'autrice canadienne la plus lue au monde. Tout n'était pourtant pas bien parti. Une mère emportée par la tuberculose et un père qui l'abandonne à des grands-parents peu aimants à Cavendish, sur l'Île-du-Prince-Édouard. Elle réagit en laissant libre cours à son imagination, qu'elle nourrit en s'adonnant à la lecture et à l'écriture. Mais sa famille désapprouve ces "gribouillages" qu'elle juge indécents pour une femme. Elle part suivre une formation d'institutrice et des études en littérature, mais doit mettre un terme à ces dernières pour des motifs financiers. C'est à cette époque toutefois qu'elle reçoit son premier cachet d'écrivaine. À la mort de son grand-père, elle retourne vivre chez sa grand-mère pour veiller sur elle. Elle se consacre alors à l'écriture, tout en travaillant au bureau de poste local. En 1905, elle achève son premier roman,Anne de Green Gables. Elle l'abandonne plusieurs années dans une boîte à chapeaux après qu'il ait été rejeté par tous les éditeurs auxquels elle l'ait soumis, avant de retenter sa chance et parvenir à le faire publier en 1908. C'est un immense succès ; le roman s'écoule à plus de 19 000 exemplaires au cours des 5 premiers mois, en plus d'être réimprimé à 10 reprises au cours de sa première année. En 1911, elle épouse un ministre presbytérien, avec qui elle aura trois fils, dont un meurt à la naissance, et déménage en Ontario. Ses rôles de mère et d'épouse de ministre lui prennent beaucoup de temps et d'én
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