Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Je suis Holo la louve sage, mes oreilles décèlent les mensonges et anticipent les malheurs.
Déesse de la moisson, Holo est une louve qui peut prendre l'apparence d'une attirante jeune fille. Délaissée par les paysans de son village pour qui les vieilles légendes ne servent plis qu'à effrayer les enfants, Holo décide de rejoindre son village natal dans les terres du Nord à bord de la carriole d'un marchand itinérant, l'énigmatique Lawrence Kraft. Tandis qu'ils découvrent de nouveaux horizons en troquant leurs cargaisons de ville en ville, le duo va apprendre à se connaître et rapidement devenir très complice. Mais méfiance : les faux-semblants, les arnaques et les dangers bordent leur chemin... Le talent divin de Holo pour comprendre la nature humaine sera bien utile pour éviter les mauvais pas et les deal douteux ! Etes-vous prêts à suivre cette charmante déesse dans un voyage initiatique parsemé de plaisirs simples, de rencontres, mais aussi de dangers ?
Extrait
- C'est la dernière ?
- Hum, on dirait bien... Soixante-dix fourrures, à vue de nez. C'est toujours un plaisir de faire affaire avec vous.
- Revenez quand vous voulez. Vous êtes le seul à vous aventurer aussi loin dans les montagnes, Lawrence. C'est moi qui devrais vous remercier !
- Ah, mais en récompense de tous ces efforts, j'ai de magnifiques fourrures ! Soyez sûr que je repasserai.
Les plaisanteries d'usage échangées, Lawrence quitta le village vers cinq heures du matin. Le soleil venait de se lever et il arriva dans les plaines vers la mi-journée.
Le ciel était bleu, sans la moindre brise. Un temps parfait pour somnoler sur sa carriole en traversant les plaines. Il avait du mal à croire que, peu de temps auparavant, il avait ressenti les premiers frimas annonçant l'hiver.
A vingt-cinq ans, Lawrence avait passé les sept dernières années de sa vie en tant que marchand itinérant. Il bâilla à s'en décrocher la mâchoire.
La majorité des arbres et arbustes étaient de petite taille, laissant la vue dégagée. A la périphérie de son champ de vision, Lawrence aperçut un monastère édifié quelques années plus tôt.
Il ignorait quel jeune noble y vivait cloîtré, mais le bâtiment était remarquablement bien construit et disposait même d'un portail en fer. Si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, une vingtaine de moines y demeuraient et autant de serviteurs.
Lors de la construction, Lawrence avait espéré gagner de nouveaux clients, mais les moines étant parvenus à s'approvisionner sans passer par des marchands indépendants, son rêve s'était rapidement évanoui.
Et de toute façon, ils vivaient chichement des produits de leurs champs. Commercer avec eux n'aurait pas été très rentable, sans compter qu'ils auraient probablement réclamé des dons et retardé le moment de s'acquitter de leurs notes.
En affaires, les moines étaient pires que des voleurs patentés. Néanmoins, être en relation avec eux se révélait parfois utile.
Lawrence contempla donc le monastère avec une pointe de regret avant de plisser les yeux. Devant la grille, quelqu'un lui faisait signe.
Que me veut-il ? pensa Lawrence.
Ses vêtements gris indiquaient qu'il ne faisait pas partie de la domesticité, habillée d'ordinaire en marron foncé. Pareils signaux vigoureux laissaient présager des ennuis, mais les ignorer pouvait s'avérer bien pire. Sans enthousiasme, Lawrence s'avança vers l'homme, qui cessa d'agiter la main mais ne bougea pas, attendant l'arrivée de la carriole. C'était loin d'être la première fois qu'un membre de l'institution ecclésiastique faisait preuve d'une telle arrogance, aussi Lawrence ne s'en formalisa guère.