Le Pitch
Présentation de l'éditeur
La plus grande réussite du contre-espionnage français depuis 1945, le recrutement et l'exploitation d'une taupe au sein du KGB soviétique - Vladimir Vetrov -, est, pour la première fois, racontée par les responsables de la DST qui ont géré le dossier de bout en bout. Bien loin des rapports tronqués ou blaisés, leur récit regorge d'anecdotes inédites sur le travail au sein des services français et leur collaboration avec la CIA. Cette «chasse aux espions de l'Est» livre de nombreux éléments nouveaux et lève le voile sur le document qui a trahi Farewell. Il révèle l'existence d'une taupe à la CIA, jamais démasquée à ce jour, qui a transmis ce document au KGB. Détruisant le mythe d'une collaboration idyllique entre Mitterand et Reagan sur ce dossier, l'ouvrage raconte l'incompréhension et la méfiance de Reagan face au «cadeau» des Français, dont la CIA finira par mesurer la juste valeur. Il dévoile la véritable guerre interne au sommet de l'Etat français pour discréditer «la plus belle opération des services occidentaux pendant la guerre froide», qui permit à la DST de «lire par-dessus l'épaule d'Andropov». Pour la première fois, ce livre offre, pas à pas, un éclairage neuf sur une affaire capitale et ses répercussions inattendues, pour certaines encore inconnues du public à ce jour.
Raymond Nart a été pendant dix ans directeur adjoint de la DST. Jacky Debain a été sous-directeur du contre-espionnage à la DST pendant neuf ans. Ils ont tous deux été les architectes et les contrôleurs de l'affaire Farewell.
Extrait
Avant-propos
La légende veut que les espions détestent les situations simples. Ainsi, les maîtres espions seraient dotés d'un esprit pervers, et multiplieraient les péripéties propres à surprendre le commun des mortels. Leur comportement correspondrait rarement à leur pensée profonde. Ils prendraient un malin plaisir à brouiller les cartes, voire à les biseauter, en experts dans l'art du double ou du triple jeu. Leur univers serait celui du mensonge et de la duperie.
Et pourtant, on ne tombera jamais, au cours de cette histoire, dans la comédie ni l'imbroglio chers à certains auteurs. C'est même, le plus souvent, la tragédie qui s'imposera. Pour ne pas se perdre dans le labyrinthe de ce qui est désormais connu comme «l'affaire Farewell», le fil d'Ariane des narrateurs sera le bon sens, la logique, et le culte des faits. Les faits, rien que les faits, parlent souvent d'eux-mêmes. Napoléon disait de la guerre que «c'est un art simple, tout d'exécution». Il y a de cela dans l'espionnage et heureusement tout finit par se savoir : question de temps... Dans cette affaire, le héros n'a d'autre objectif que de faire exploser le système soviétique dont l'épicentre est le KGB (PGU), son employeur. Ce faisant, il s'enferme dans une situation kafkaïenne, insoutenable, et précipite sa perte. Il comparaît pour trahison aux premiers jours de l'année 1985, la tête haute devant ses juges, revendiquant son geste solitaire et provoquant ses bourreaux.
La guerre froide entre l'Est et l'Ouest a pris fin dans la nuit brumeuse du 9 au 10 novembre 1989 avec la chute du mur de Berlin, sans la moindre effusion de sang. Peu de gens savent que, pendant la décennie précédant cet événement planétaire, s'est déroulé un âpre et sourd combat entre les services occidentaux et soviétiques. Ce combat s'est pourtant terminé dans le sang, pour ceux qui, en première ligne, ont probablement le plus contribué à l'effondrement du système communiste. La majorité d'entre eux, une quinzaine, officiers du GRU ou du KGB, étaient contrôlés par les Américains et les Britanniques, mais le premier de la liste, Vladimir Ippolitovitch Vetrov, était un agent de la DST. C'est le cas Farewell.
Un mot de l'auteur
Avec un recul de trente ans, le rôle de Vladimir Vetrov, colonel du KGB par ses révélations au profit de la France et des occidentaux sur le système militaro-industriel de l'URSS, a précipité la crise du monde communiste et con