Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Arrivé de Brest à en sixième, Jules se lie d'amitié avec son voisin de palier, le vieux M. Langman. Quand il apprend que son père n'a pas disparu au beau milieu de l'Atlantique comme il le croyait et que sa mère lui a menti, il se prend à rêver de le retrouver, à l'autre bout du monde sur une île de Micronésie. Mais pour cela, il a besoin de M. Langman qui, de son côté, a de bonnes raisons de vouloir aider Jules.
Marianne Rubinstein est née en 1966 à Paris. Elle est maître de conférences en économie à l'Université Paris-7. Elle a consacré divers articles et un ouvrage au Japon (La crise financière du modèle japonais, Économisa, 1996).
Extrait
M. Langman avait toujours aimé les arbres. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il avait choisi cet appartement et pas un autre. Sa chambre donnait sur un petit square et il pouvait voir les arbres dans tous leurs états, saison après saison, et même de son lit s'il se redressait suffisamment. Il fallait toutefois qu'il commence par ouvrir les volets, ce qu'il aimait faire tous les matins à l'aube, remplissant en même temps ses poumons d'un air rafraîchi par la nuit qui lui faisait presque oublier que l'on était à Paris. Sauf que ce matin-là, il eut du mal à se lever. Tous ses muscles étaient douloureux, son dos lui faisait mal et son pyjama était trempé de sueur. M. Langman n'étant pas du genre à se décourager, il se redressa et balança ses jambes dans le vide à la recherche de ses pantoufles. Mais là, ce fut pire encore, tout se mit à tourner autour de lui et il craignit de tomber s'il allait jusqu'à la fenêtre et de se casser quelque chose.
Il resta donc au lit, prit le téléphone à côté de lui pour joindre son médecin et tomba sur le répondeur. Mais bien sûr, comprit-il soudain, c'est le 24 décembre ! Il appela SOS Médecins qui promit d'envoyer quelqu'un dans l'heure, mais serait-il capable alors de se lever pour ouvrir la porte ? Il voulut s'en assurer tout de suite. Il inspira profondément, testa la position debout, légèrement en arrière afin que le lit amortisse sa chute s'il perdait l'équilibre. Une fois qu'il fut sur ses deux jambes, il avança précautionneusement vers la fenêtre à laquelle il se retint. Jusque-là, c'était bon. Il ouvrit les volets en s'appuyant d'une main au rebord de la fenêtre, mais ce matin-là, l'air frais, au lieu de le réconcilier avec la vie comme cela avait été si souvent le cas, lui brûla la poitrine. Qu'importe, M. Langman ne se découragea pas, alla jusqu'à la salle de bains pour se laver les dents - ce qu'il fit au ralenti car même le mouvement qu'il fallait imprimer à la brosse l'essoufflait -, mit sa robe de chambre et se carra dans un fauteuil au salon pour attendre le médecin.
- Une bonne grippe, diagnostiqua celui-ci. A votre âge, il faut être prudent. Avez-vous des problèmes pulmonaires, cardiaques, rénaux ? Du diabète ?
- Non, répondit M. Langman.
- Et votre âge ?
- Soixante-quinze ans.
- Il vous faut du repos, du repos et encore du repos. Et boire beaucoup. Sinon, c'est un virus, il faut attendre que ça passe et alterner aspirine et paracétamol pour faire tomber la fièvre. Et surtout, si ça s'aggrave, n'hésitez pas à nous rappeler.
- D'accord.
(...)
Quatrième de couverture
Alors qu'il est sans nouvelles de son père navigateur depuis trois ans, Jules décide de partir à sa recherche, à l'autre bout du monde.
Biographie de l'auteur
Bien calée dans son canapé rouge, l'ordinateur sur les genoux et une tasse de thé à portée de main, Marianne Rubinstein adore écrire des textes, inventer des histoires et des personnages. Après plusieurs livres pour adultes, elle s'est lancée en 2012 dans son premier roman jeunesse, La colère de Jules, et elle a tellement aimé Jules qu'elle voulait absolument le retrouver dans ce nouveau roman.