Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Shoko Nishimiya est sourde depuis la naissance. Même équipée d'un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations, à comprendre ce qui se passe autour d'elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l'abandonner, laissant sa mère l'élever seule. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle fait de son mieux pour dépasser ce handicap, mais malgré ses efforts pour s'intégrer dans ce nouvel environnement, rien n'y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya Ishida, le leader de la classe. Tour à tour intrigué, fasciné, puis finalement exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas communiquer avec sa voix, Shoya décide de consacrer toute son énergie à lui rendre la vie impossible. Tour à tour psychologiques puis physiques, les agressions du jeune garçon se font de plus en plus violentes... jusqu'au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko, ainsi que l'intervention du directeur de l'école. Ce jour-là, tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusqu'ici ne manquaient pas eux non plus une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable... Publié sous la forme d'une nouvelle de 60 pages en 2011, A Silent Voice réussit l'exploit retentissant de se placer numéro 1 du vote des lecteurs du Bessatsu Shonen Magazine (Kodansha) devant le best-seller du moment au Japon, L'Attaque des Titans. Ce tour de force lui vaudra d'être décliné en série, et de s'imposer comme un véritable phénomène de société. Un manga pas comme les autres, qui réussit avec brio à parler de handicap dans un magazine shonen, de manière juste et touchante !
Revue de presse
Critique 1
Nous ne sommes qu’au premier mois de cette année 2015, mais s’il y a bien un titre que de nombreux lecteurs assidus de mangas attendaient de pied ferme en ce Nouvel An, c’est « A Silent Voice », le premier titre de Yoshitoki Oima, mangaka en herbe puisque la demoiselle n’a que 25 ans et fait de sa première œuvre un véritable succès. Les raisons ? Un sujet soulevé grave, inhabituel pour un magazine de prépublication shônen, mais aussi les scores fulgurants de la série qui a dominé le Shônen Magazine, devançant même l’Attaque des Titans. C’est donc l’âme curieuse, mais aussi avec le sentiment que nous n’aurons pas affaire à une lecture comme les autres que nous ouvrons ce premier volet. Et, en effet, notre sentiment positif va vite se confirmer, page après page.
Shoya, élève de CM2, pense que la vie est un grand combat contre la morosité. C’est pourquoi il entraîne chaque jour ses camarades dans des défis tous plus turbulents les uns que les autres, et ce n’est pas en se faisant passer à tabac par un garçon plus âgé que son mode de vie changera. Pourtant, son existence va bien prendre un tournant différent lorsque la jeune Shoko intègre sa classe. Normale en apparence, la demoiselle est pourtant malentendante, poussant son entourage, élèves comme professeurs, à adopter un comportement différent pour communiquer avec elle. Voilà une belle curiosité pour Shoya qui va trouver ici un moyen de s’amuser, ni plus ni moins. Mais les brimades envers Shoko vont se révéler collectives et tous ne vont pas réagir de la même manière, y compris lorsque le harcèlement sera d’une ampleur plus importante…
Ce qui interpelle directement au début de notre lecture, c’est le découpage du récit. Les premières pages nous présentent un Shoya adolescent, en pleines retrouvailles avec Shoko. Lorsque l’intrigue nous projette dans le passé, lors de l’année de CM2 du protagoniste, on se doute que ce passage de la série sera éphémère afin de bien nous situer les relations entre les personnages, leur psychologie d’antan et ce que chacun aura vécu au fil des années.
C’est ensuite que l’histoire prend son temps en plantant le personnage de Shoya, ou plutôt celui qu’il était lors de sa dernière année de primaire. Le préado est casse-cou, nous le comprenons, et la