Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Il y a ceux pour qui l'entraide familiale est naturelle. Mais il y a aussi ceux qui pensent ne rien devoir à cette génération «bénie des dieux», qui a connu les Trente Glorieuses et Mai 68. Au-delà de ces profonds désaccords, la question se pose : comment la génération montante se prépare-t-elle à la vieillesse et à l'éventuelle dépendance de ses parents ?
À travers une trentaine de témoignages touchants d'humanité, Marie de Hennezel et son fils Édouard entament une réflexion pleine de tact sur ce tabou qu'est la vulnérabilité des parents vieillissants. Ce livre, à la fois intime et universel, noue sans complaisance un dialogue qui pourra faire réfléchir toutes les générations sur les notions de transmission et de solidarité.
Marie de Hennezel est psychologue, auteur de La Mort intime, La chaleur du coeur empêche nos corps de rouiller (Robert Laffont), Sagesse d'une psychologue (L'oeil Neuf) et Une vie pour se mettre au monde (Carnets Nord).
Édouard de Hennezel est consultant en communication de crise.
Extrait
Marie de Hennezel et son fils Édouard décident de donner chacun la parole à leurs générations respectives : en découlent une cinquantaine de témoignages variés, passionnants, contradictoires, porteurs de questionnements intimes. La société d'aujourd'hui marquée par des valeurs d'autonomies et sujette à l'éclatement de la cellule familiale ne devant pas occulter la nécessaire question du «lien» : Que transmet-on à ses enfants, quel sens de la vie ? Que partageons-nous avec ceux qui nous ont mis au monde ? Est-ce juste une question de culture, d'éducation ? Faut-il culpabiliser ? Quel regard acceptons-no us de porter sur cette vieillesse qui nous guette et nous effraie tant ? Quelles solutions envisager ?
Ce livre, à la fois intime et universel, noue sans complaisance un dialogue apaisant et constructif qui pourra faire réfléchir toutes les générations sur les notions de libre-arbitre, de transmission et de solidarité. Plus que jamais, ce document ouvre le débat sur un sujet de société majeur que l'on n'aborde encore que trop souvent sous un angle financier.
Depuis quatre ans, à travers mes livres et les séminaires que j'anime pour des retraités, je mène une réflexion sur le sens de la vieillesse et la possibilité de vivre son avancée en âge de façon heureuse et sereine. Ce livre s'inscrit dans le prolongement des précédents. Il est né d'un échange que j'ai eu, il y a quelques mois, avec mon fils Édouard, âgé de 38 ans.
Je lui faisais part des réactions si contrastées des hommes et des femmes de ma génération, face à leur grand âge. Les uns, mais pas les plus nombreux, se montraient plutôt confiants, les autres témoignaient d'une affreuse inquiétude. La génération des seniors, dont je fais partie, sait qu'elle a de grandes chances - statistiques - de pouvoir vieillir longtemps, sans doute en bonne santé, mais que les toutes dernières années apporteront avec elles leur lot de maladies, de solitude, et peut-être aussi de souffrance liée au fait de perdre son autonomie et de devenir dépendant. Nous sommes cependant déterminés à ne pas peser sur nos enfants. Les valeurs d'autonomie qui nous ont portés, depuis Mai 68, sont si fortement ancrées en nous, que nous ne pouvons nous identifier à nos grands-parents, lesquels trouvaient en quelque sorte normal que leurs enfants les prennent chez eux dans leur vieillesse et s'occupent d'eux. Juste retour des choses, dans leur esprit : ils s'étaient occupés de leurs enfants dans leur jeune âge, aux enfants de veiller sur eux dans leur grand âge. Notre génération récuse ce modèle. La plupart d'entre nous préféreraient mourir plutôt que d'imposer à leurs enfants une telle charge. Nous avons parfois le souvenir de l'exaspération de notre père ou de notre mère devant les caprices d'un aïeul exigeant, de leur lassitude, de leur désir, à peine voilé, de voir partir cet intrus, afin de pouvoir respirer un peu et enfin pouvoir mener leur vie. Nous nous di