Après un exil de plus de cinquante ans, Gabriel revient à Saint-G. où le barrage qu'il a vu construire et engloutir les lieux s'apprête à être vidé. L'exhumation de l'ancien village charrie le temps où, afin de s'acquitter d'une dette de sang, il mène au château une vie de dur labeur au service d'un baron tortionnaire et de sa perfide belle-fille. Seule la présence de son amie Rita, dont la nature superstitieuse prophétise son affranchissement au moyen d'une mine d'or et d'une panthère noire, le conforte et le détermine dans sa quête vengeresse. La découverte du légendaire trésor du châtelain et l'arrivée inopinée de la belle Clarisse dérèglent résolutions et manigances, et la délivrance ne se fera pas sans un sacrifice aux eaux noires du barrage... Notre avis : Son cadre exceptionnel, ses personnages paradigmatiques, l'aura de mystère qui l'enveloppe confèrent au roman les caractères propres du conte féerique. La séquence narrative épouse la forme d'une auto-rédemption surnaturelle s'accomplissant à travers un dédoublement temporel. L'affrontement au passé se dessine au fil du récit rétrospectif qui conjure les émotions, les portraits, et les souvenirs. Retour au barrage saura séduire tant par sa simplicité que par sa candeur. Elsa Sleiman, membre du comité de lecture Notre coup de coeur: Un village dort sous les eaux sombres du barrage. On parle encore de l'ensorcelante belle fille du châtelain, du beau jeune homme asservi, et de la gitane qu'accompagnaient toujours panthère noire et prédictions...Alice Agasse est de ces auteurs précieux dont la plume délie l'imagination et fait appel à d'éternels rêves d'enfance. Elle nous ramène au barrage et ressuscite la petite chapelle abandonnée de Don Camillo dont la cloche sonne mystérieusement les jours de malheur. L'auteur se joue des époques, nous immergeant dans un espace atemporel, tirant les ficelles des souvenirs des jeunes années où chaque château avait son trésor, où le pays des contes était une planète à part entière. Avec subtilité et force à la fois, Alice Agasse puise dans notre capital de rêves et de peurs inscrits au livre de notre enfance, sans que rien de mièvre ne s'en échappe pourtant, en réussissant le glissement vers le conte poétique. L'écriture se veut pleine, sans abus de style ni emphase, et compose un court roman qui sonne juste avec son époque, magnifiquement construit. Emilie Barreau, responsable éditoriale de la collection coup de coeur