Jill est aveugle et en pleine crise d'adolescence. Un soir, elle s'aventure seule près d'un parc par plaisir du risque... L'escapade tourne mal et elle assiste, cachée, à un passage à tabac : deux voix d'hommes menacent un troisième avant de le rouer de coups. Sans traces du blessé ni même de l'agression, la police ne croit pas au témoignage de cette jeune fille fragile. Profondément bouleversée, Jill ne parvient pas à oublier cet événement et sombre dans une profonde torpeur. Elle commence à développer des visions nocturnes alors qu'elle ne rêvait plus en images depuis des années.
Un jour de balade avec sa meilleure amie, Jill se retrouve en plein coeur de son rêve qui devient réalité. Elle croise le destin d'un des personnages de ses nuits, Louis, un mystérieux garçon mêlé à un trafic d'oeuvres d'art. Qu'ont-ils en commun ? Pourquoi a-t-elle rêvé de lui ? Sa bande d'amis de l'Institut des jeunes aveugles va l'aider à suivre son instinct et la piste dangereuse de Louis. Malgré son handicap, Jill se met en tête de le sauver et de fuguer seule...
Un voyage dans le monde de la nuit, des rêves, mené au rythme d'un thriller.
Le portrait touchant d'une héroïne qui a du mal à grandir sans le regard de l'autre.
Question à JO WITEK
Dans votre prochain roman thriller, «Rêves en noir», votre jeune héroïne, Jill, est une jeune aveugle en proie à de mystérieuses visions nocturnes. Pour l'occasion, vous avez effectué de nombreuses recherches et une résidence à l'Institut national des jeunes aveugles. D'où est née cette volonté de mêler le genre du roman noir au monde des non-voyants ?
«Rêves en noir »est au départ un récit initiatique, une aventure humaine, mais la quête de l'héroïne est traitée sur le mode du polar avec une ouverture vers le thriller. J'aime mêler les genres, mais ce n'est jamais une décision préméditée, plutôt une liberté littéraire. C'est toujours le sujet qui m'amène vers une forme, rarement l'inverse. Cette fois, c'est mon héroïne qui m'a guidée vers un univers noir et inquiétant.
Ma volonté première était le choix d'une héroïne non voyante. J'avais envie de ce regard adolescent sur notre monde de l'image. Cette jeune fille handicapée souffre plus finalement de cette non-acceptation de la différence dans nos sociétés et de son mal-être adolescent que de sa cécité. C'est une vraie héroïne, complexe dans sa psychologie et loin des clichés qui entourent l'image "douce et docile" de la jeune fille aveugle. Jill a du caractère, de la colère en elle et une sacrée dose de volonté. Elle n'est pas que son handicap, elle est aussi aveuglée par sa souffrance, par sa difficulté à accepter celle qu'elle est. C'est une adolescente comme les autres en quête d'identité, sauf que la tâche se complique quand on ne peut se construire dans le regard de l'autre... à part, peut-être, dans ses rêves.
Ma rencontre avec les jeunes de l'Institut national des jeunes aveugles de Paris m'a plongée dans un monde que j'ignorais complètement. Ils m'ont laissée entrevoir leur énergie, leur joie, mais aussi leur hargne à vivre le plus normalement possible dans une société si peu ouverte à la différence. Lorsqu'on passe plusieurs semaines auprès de non-voyants, on ressent la souffrance, les étapes qu'ils ont dû franchir et doivent dépasser chaque jour. Une journée d'un non-voyant est double, tout réclame attention, concentration. Le plus difficile n'est pas d'endurer le choc d'une porte que l'on se prend de plein fouet, mais l'acceptation de ce droit à se co
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