Fiche technique
- Titre : Que mes guerres étaient belles !
- Auteur : Vergès, Jacques
- Langue : Français
- Format : Broché
- Nombre de pages : 197
- Genre : Société (Culture, Education, Famille, Mode, Religion, Sexualité)
- Date de publication : 05-04-2007
- Édition : Du Rocher éditions
- Poids : 0.23 kg
- Dimensions : 13.3 x 1.7 x 20.3 cm
- ISBN-10 : 2268060985
- ISBN-13 : 9782268060989
Résumé
Jacques Vergès, l'avocat de Klaus Barbie et de Khieu Samphan entre autres, nous fait entrer dans les minutes des grands procès historiques. Ainsi lors de la première manifestation d'une justice internationale à Nuremberg, en 1945 qui rhabille la culpabilité aux couleurs de la guerre froide. À cet égard, un dialogue imaginaire, entre Staline et Hitler, revient sur la véritable raison du pacte des Alliés avec l'URSS. Puisque c'est l'agression nazie qui aurait réveillé l'espoir de libération des colonies, en affaiblissant l'Europe. Le procès des activistes du FLN, en 1957, devient alors une tribune pour l'indépendance algérienne. Mais dès 1954, la chute de Diên Bien Phu a consommé cette fin de règne de l'Occident à part entière... Déjà annoncée au procès de Louis XVI. Qu'instruit le révolutionnaire Saint-Just, au tournant de l'histoire moderne. Pour Jacques Vergès, c'est l'occasion de revenir sur les causes extrêmes pour lesquelles il n'a cessé de plaider. Et de ressusciter le visage des disparus, confrères et compagnons, tombés à ses côtés en rendant hommage à la grandeur de leur humanisme.ExtraitMes frères Après avoir été absent d'Europe dix ans je participais à Bruxelles à un meeting de solidarité avec les prisonniers politiques en Europe de l'Ouest et y retrouvais des confrères belges du collectif des avocats du FLN. Comme des voyageurs de retour de longs voyages se reconnaissent malgré les rides et les cheveux gris, nous ressentions un tel bonheur à nous embrasser qu'une amie eut cette expression merveilleuse : «Qu'il est doux de vieillir.» Mais il y a de cela vingt-cinq ans et à force de vieillir, beaucoup nous ont quittés. Songeant à eux, il nous arrive de penser : dommage qu'ils ne soient plus là pour partager notre bonheur. Quand nous sommes seuls la nuit, leur présence se fait plus forte au point qu'il nous arrive de nous demander si l'ombre devant nous ne serait pas la leur. Et dans le bureau bibliothèque aux volets fermés, quand monte en volutes la fumée de mon cigare dans l'air calme comme l'eau d'un lac, que tout prend la couleur des mers du Sud, les ombres de mes amis arrivent, ceux que j'ai un jour pressés dans mes bras ou ceux que je n'ai jamais rencontrés mais qui de loin m'ont fait signe avant de mourir, et silencieusement je leur rends compte de ce que j'ai fait comme un militant à ses responsables. Te souviens-tu, Félix, de notre première rencontre à Paris, à la Closerie des Lilas à la table où Lénine, paraît-il, venait jouer aux échecs ? Tu revenais d'un maquis au Cameroun et me demandais d'être l'avocat de ton mouvement. Tu m'as présenté par la suite tes collaborateurs les plus proches, Abel et Ernest. Je devais te rencontrer à Genève à ton retour de Chine quand ta femme, Marthe, m'a téléphoné pour m'apprendre que tu étais mort brusquement, sans doute empoisonné. Tu avais dîné avec un Français journaliste sympathique, au Fiat d'Étain dans le vieux Genève. Tu avais trouvé un goût bizarre au vin ; il contenait de la mort aux rats, tout un symbole. Plus tard, je demanderai à un juge de perquisitionner au domicile de cet homme. Il avait disparu, mais on a retrouvé des traces du poison dans la poche de son veston. Il n'a jamais été inquiété. Si cela avait été l'inverse, tu aurais été condamné.
À propos de l'auteur
Vergès, Jacques
Avocat de réputation mondiale, Jacques Vergès fut résistant, communiste et militant anticolonialiste.
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