Le Pitch
Présentation de l'éditeur En se promenant dans Prague, on comprend l'envoutement qui saisit tout visiteur : il y a quelque chose de magique dans cette ville à l'architecture gracieuse et tarabiscotée, au décor digne d'un conte de fées. Prague est une ville miraculée qui échappe aux ravages de la guerre depuis le XVIIe siècle : soudards, nazis et marxistes l'ont épargnée et on se demande encore pourquoi, tant cette cité défiait, par son maniérisme, leur conception primaire du monde. Car Prague n'est pas une capitale hautaine et impériale mais une ville d'orfèvres, de mécènes et d'intellectuels. On y sent une douce folie, une alchimie propre, propice aux bouillonnements artistiques et littéraires. C'est pourquoi les héros et les héroïnes de Prague ressemblent à des personnages de théâtre. Qu'ils soient prédicateurs, monarques, amoureux, musiciens, condottieres ou bourreaux, ils vont jusqu'au bout de leur imagination et de leur passion, sur l'une des plus belles scènes du monde. Voici Jan Hus, qui périt sur un bucher, Rodolphe II, le plus grand collectionneur de son temps, Wallenstein, qui voulait être roi, Mozart, qui y fit jouer Don Giovanni, voici le fantôme du Golem, voici Kafka qui y aima Milena, Heydrich, l'âme damnée de Himmler, Havel le prince philosophe et encore bien d'autres... Extrait IN MEMORIAM J'ai rencontré Emile à Prague un soir de mai, quelques mois après la Révolution de velours. C'était dans une agence de presse, au fond d'une impasse donnant sur la place Maranskié. Un endroit un peu sombre et reculé, à deux pas d'une des artères les plus animées de la ville déjà envahie par des hordes de touristes allemands. Le silence y était reposant. Ici, rien n'avait dû changer depuis la Seconde Guerre mondiale. Peut-être même depuis la Première. Je venais faire un reportage sur les privatisations dans les ex-démocraties populaires. Le sujet n'était qu'un prétexte. Je voulais vérifier une hypothèse : la lumière de la liberté aveugle les prisonniers qui sortent. En est-il de même pour les peuples ? J'avais choisi de commencer par la Tchécoslovaquie. Je voulais goûter à la bière tchèque, au baroque pragois, au velours de sa culture. J'attendais mon rendez-vous dans un petit vestibule qui sentait le vieil encaustique. C'est alors qu'un petit bonhomme à la chevelure einsteinienne est apparu dans l'encadrement d'une porte. Revue de presse Et pourtant elle continue aujourd'hui à susciter de vibrantes passions et des engouements profonds. Cette ville, c'est Prague, la cité de Kafka, de Rodolphe de Habsbourg, du prédicateur Jan Hus, de Meyrink, de Mucha ou de Vaclav Havel... Journaliste et écrivain, Hervé Bentégeat appartient à cette catégorie raffinée des amoureux de l'esprit de cette ville... C'est ce passé glorieux - et parfois sanglant - que retrace avec une sincère empathie pour les lieux ce roman de Prague. Bentégeat le Parisien est un Pragois de coeur, comme jadis Rilke le Pragois était un Parisien de coeur. On découvre avec lui les secrets du grand général Wallestein, qui faillit être roi, la tragédie hussiste ou l'assassinat de Heydrich en 1942, sans parler bien sûr des amours de Kafka et de Milena que l'auteur raconte avec une précision de diariste. Il règne à Prague, écrit Hervé Bentégeat, une atmosphère qu'on peut comparer à «un sourire qui flotte». Pouvait-on mieux résumer l'esprit et l'ambiance d'une ville à laquelle on tient comme à une femme ? (Jacques de Saint Victor - Le Figaro du 29 mars 2007 ) Biographie de l'auteur Hervé Bentégeat est journaliste et romancier. Rédacteur en chef adjoint au Figaro, il a déjà publié plusieurs livres dont Ho, l'enfant dragon (Robert Laffont, 2006) et La Fuite à Baden (Ramsay, 2006).