Le Pitch
Présentation de l'éditeur
La vie pourrait être douce pour Publius Aurélius Statius, éminent sénateur de l'Empire romain, séducteur invétéré et épicurien convaincu. Mais ce bon vivant possède aussi un sens aigu de la justice et un sérieux penchant pour les mystères criminels. Aussi, lorsque la fille de son vieil ami juif Mordechaï meurt dans d'étranges circonstances, apparemment victime d'un avortement raté, Aurélius soupçonne une réalité plus complexe qu'il n'y paraît. Avec l'aide du roublard Castor, son indispensable affranchi et de Pomponia, une pétulante matrone toujours partante pour se lancer sur la piste du crime, il enquête au coeur du quartier juif du Transtévère. Mais dans les sombres ruelles de la cité la plus puissante du monde antique, le mal peut prendre bien des visages. Entre un insaisissable fiancé, une vieille nourrice moins folle qu'elle n'en a l'air et un voyou assoiffé de vengeance, les suspects ne manquent pas pour l'infatigable Aurélius.
Danila Comastri Montanari est née en 1948 à Bologne, où elle vit toujours. Après une licence en pédagogie et en sciences politiques, elle enseigne et voyage aux quatre coins du monde pendant vingt ans. En 1993, elle publie la première enquête de Publius Aurélius, Cave Canem, et se consacre dès lors à l'écriture de polars historiques. La série des aventures de Publius Aurélius Statius compte aujourd'hui treize volumes.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
INÉDIT
"Grands détectives" dirigé par Jean-Claude Zylberstein
Extrait
Rome, an 796 ab Urbe condita
(an 43, fin de l'été)
Cinquième jour avant les calendes de septembre
«Voici notre Ortensius !» annonça Aurélius à son ami Servilius, à la fin du banquet. Confortablement étendu sur l'un des lits disposés autour de la mensa - une table ronde qui était sa dernière innovation -, il s'essuyait les mains à l'aide d'une serviette parfumée, tandis que les esclaves, ombres discrètes, ôtaient les os et les restes du repas qui souillaient le sol en mosaïque du triclinium. Immobile sur le seuil, le petit cuisinier semblait redouter le jugement des deux gourmets.
«Très bien, mon garçon ! Cette collation entre amis était assez réussie. Ta crème de laitue et d'oignons ne mérite que des compliments, tout comme les rôtis. Les bouchées de porc, en revanche, étaient peut-être un peu trop pimentées...
- C'est vrai, domine, c'est vrai ! se hâta d'admettre Ortensius, qui bégayait sous l'effet de l'émotion. En effet, mes plats sont un peu trop assaisonnés. Mais on me réclame toujours une grande quantité de garum, par surcroît très épicé ! S'il ne tenait qu'à moi, je me contenterais d'unir du thym et de la sarriette, surtout lorsque cette sauce est destinée à accompagner le gibier. Peut-être aussi un peu de menthe et de serpolet, ainsi que quelques graines de fenouil...
- Trop d'arômes, trop d'arômes ! s'exclama Servilius, scandalisé. Avec cette manie du garum, on ne sent plus le goût de la viande !»
Le cuisinier, qui approuvait, tenta de se justifier : «C'est toujours ce qu'on m'a demandé...
- Allons, allons, ne te vexe pas ! Ton pâté de canard était excellent, tout comme tes boulettes aux pignons. Tu as bon goût et un certain savoir-faire. Mais si tu veux devenir maître de cuisine, dépêche-toi d'oublier les mixtures qu'il t'a fallu préparer pour les gros mangeurs chez qui tu as travaillé. Tu es maintenant au service d'un sénateur et tu n'as pas le droit à l'erreur. Continue de t'entraîner, et soumets-moi tes plats.»
Il se tourna vers Aurélius. «Oui, tu as fait une bonne acquisition. Je pense qu'on pourra tirer de cet homme un excellent cuisinier à condition qu'on le suive de près.
- J'imagine que tu es prêt à te dévouer !» répliqua le patricien. En effet, la gloutonnerie du brave chevalier était célèbre dans tout Rome, au même titre que la passion que son épouse vouait aux racontars. «Au fait, quoi de neuf au Palais ?
Un mot de l'auteur
Danila Comastri Montanari est née en 1948 à Bologne, où