Le Pitch
Présentation de l'éditeur Après quarante ans de silence, qu'est-ce que le pape peut bien avoir à confier à un théologien célèbre mis au ban de la théologie officielle et dont certains écrits ont été condamnés à plusieurs reprises ?Quel est ce secret qui empêche le pape de dormir et le conduit à inviter, en sa résidence d'été de Castel Gandolfo, un théologien célèbre mis au ban de la théologie officielle et dont certains écrits ont été condamnés à plusieurs reprises ? Certes, ils se sont connus il y a bien longtemps, du temps de leur jeunesse, du temps de Concile, mais après quarante ans de silence, est-il possible de renouer les fils de l'échange et de la conversation ? N'est-il pas trop tard ? Trop tard pour tout, pour l'amitié, pour la réconciliation et même pour les disputes ? Il faudrait un miracle. Mais croient-ils encore aux miracles ? Extrait Extrait du prologue : Au nom de l'amitié - Il a répondu ? Il a posé la question avec une indifférence feinte, sans même lever les yeux. Il grimace en entendant à quel point son ton sonne faux. Il voudrait ravaler sa phrase, mais ce serait compter sans la parfaite intelligence du père Luigi, son irremplaçable secrétaire. - Pas encore, Très Saint-Père, mais le courrier n'est parti que depuis trois jours. Le pape se sent stupide et furieux de se savoir percé à jour par cet impénétrable Luigi, qui semble toujours tout savoir, à tout moment, et qui ne dit jamais rien, ne risque jamais le moindre commentaire, n'exprime jamais aucun sentiment. Il agite une main agacée, comme s'il chassait un insecte importun. - Peu importe. Il regrette immédiatement et son geste, et son commentaire, et sa question. Impassible, le père Luigi dépose la liasse de courrier trié et commenté. «Il», en plus, il a dit «il», sans prononcer son nom, et bien entendu, Luigi n'a pas hésité une seconde, il n'a pas demandé qui, comme s'il savait toujours exactement ce que le pape a à l'esprit. Maintenant, le père Luigi attend, debout, devant le bureau, sans rien dire. - Vous savez que nous avons été condisciples, au grand séminaire ? Le secrétaire opine. - En effet, Très Saint-Père. - Et que nous avons enseigné dans la même université ? Luigi hoche de nouveau la tête. Le sentiment du ridicule envahit de nouveau le pape. Il fait un geste vers le père Luigi. - Je vous remercie, père Luigi. Le pape attrape ses lunettes et approche la pile de courrier. - Je vous appellerai. Toujours parfaitement impassible, le secrétaire s'incline légèrement et se retire. Revue de presse Imagine-t-on Benoît XVI se confessant à Hans Küng ? La simple idée que le pape Ratzinger invite son ancien collègue théologien de Tübingen pour lui ouvrir son coeur paraît à peine concevable. Pourtant, Pietro de Paoli la rend crédible dans son troisième opus, qui confirme le double talent, d'écrivain et de fin connaisseur des choses et des gens de l'Église, de cet auteur... L'intérêt de l'intrigue, cependant, se concentre dans la rencontre, humainement très dense, des deux personnages. Car Pietro de Paoli a su les doter chacun d'une vraie complexité : le professeur a ses failles et le pontife un côté touchant ; ils font l'un vers l'autre, au fil de ces heures de retrouvailles rythmées par le partage d'un verre ou d'une prière, un chemin qu'aucun ne soupçonnait. Et l'ultime «confession» livrée par ce roman, qui se lit d'un trait mais laisse le goût rémanent d'un bon cru, pourrait bien être confession de foi. La foi en un Dieu qui met debout, non plus seulement face à face mais côte à côte, de tels hommes à l'esprit affûté et au coeur de feu. (Michel Kubler - La Croix du 11 juin 2008) Biographie de l'auteur Sous le nom de Monsignore Pietro De Paoli se cache une personnalité qui, en raison de sa position dans l'Église, ne désire pas révéler son nom.