Le Pitch
Présentation de l'éditeur
La rencontre d'un conte oriental digne des Mille et Une Nuits et des intrigues de la Florence du 16e siècle, servie par l'énergie créatrice propre à Rushdie.
Curieuse apparition que ce jeune homme blond fièrement dressé sur un char à bœufs et sur le point d'entrer à la cour du grand Moghol, au cœur des Indes. Le voyageur se fait appeler " Mogor dell'Amore " et prétend détenir un secret. Ce qu'il va révéler à l'Empereur est une histoire fantastique : il affirme être le fils de l'Enchanteresse de Florence, princesse moghole oubliée, maîtresse sulfureuse d'un soldat florentin, à la beauté envoûtante et aux pouvoirs mystérieux. Sa légende est nimbée d'une aura de magie, d'énigme et de mensonge. L'empereur ne sait que croire, jusqu'à ce que l'Enchanteresse à la jeunesse éternelle, le visite en rêve... Son histoire nous emmène sur les traces d'un destin fabuleux et relie un Orient conquérant et contemplatif à l'Occident sensuel et terrible de la Renaissance florentine. D'une cour l'autre, au rythme des complots et des intrigues, on croise sorcières et fêlons, l'ombre de Savonarole, les Vespucci ou Machiavel, personnages troubles qui peuplent la légende de l'Enchanteresse de Florence. Rushdie s'adonne ici à la magie, compose une œuvre foisonnante et prouve une fois encore une puissance créatrice hors du commun.
Extrait
Aux dernières lueurs du jour finissant, le lac miroitant qui s'étendait près du palais semblait se transformer en une mer d'or liquide. Un voyageur qui serait passé par là au coucher du soleil - et celui précisément qui arrivait en ce moment même sur le chemin longeant le lac - aurait pu croire qu'il s'approchait du trône d'un monarque si fabuleusement riche qu'il pouvait se permettre de déverser dans un immense cratère une partie de ses trésors afin de plonger ses hôtes dans la stupeur et l'émerveillement. Et ce lac, pourtant très étendu, n'était sans doute qu'une goutte provenant d'une mer de richesses bien plus vaste, si vaste que le voyageur était à mille lieues de pouvoir imaginer l'étendue de l'océan originel. Et aucun soldat ne montait la garde sur les rives de ces eaux dorées : le roi était-il donc si généreux qu'il autorisait tous ses sujets et peut-être même étrangers et visiteurs comme le voyageur ici présent à puiser librement dans les fabuleuses ressources du lac ? Ce devait être un prince considérable, un véritable Prêtre Jean dont le royaume perdu, paradis enchanté et légendaire, renfermait d'incroyables merveilles. Peut-être, se disait le voyageur, la fontaine de jouvence se trouvait-elle derrière ces murs, et la légendaire entrée du paradis était-elle toute proche ? Mais le soleil plongea sous la ligne d'horizon, l'or disparut de la surface de l'eau et sombra dans les profondeurs. Sirènes et serpents veilleraient sur lui jusqu'au retour de l'aube. D'ici là le seul trésor disponible n'était plus que l'eau elle-même, et ce cadeau, le voyageur assoiffé l'accepta avec reconnaissance.
Revue de presse
De l'Italie à l'Inde des Grands Moghols, Salman Rushdie fait revivre le XVIe siècle et signe l'un de ses meilleurs romans. Entre merveilleux et satire sociale...
C'est sur ces énigmes que se noue le roman, qui fait magistralement revivre l'Orient et l'Occident du XVIe siècle, entre bordels et harems, palais et gondoles, complots et épidémies de peste. Avec des ombres célèbres qui se faufilent dans les coulisses, Machiavel, les Médicis, Dracula ou Savonarole. Sur son tapis volant, Rushdie fait des prouesses. Et d'une histoire à l'autre, il fredonne sans cesse le même refrain : un fabuleux éloge de la féminité...
Au passage, le sulfureux auteur des Versets sataniques ne résiste pas au plaisir de fustiger, par-delà les époques, le fanatisme religieux et l'intolérance enturbannée...
L'enchanteresse de Florence est un des meilleurs romans de Rushdie. Avec cette conclusion, qui est la clé de toute bonne littérature : «La vérité se cache dans les histoires les plus mensongères