Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Qui est vraiment Jacques Delors, l'homme qui, malgré des sondages plus que favorables, refusa de se présenter à l'élection présidentielle ? De la Banque de France aux responsabilités ministérielles, le parcours d'un homme atypique devenu l'un des pères de l'Europe.
Qui est vraiment l'homme qui refusa de se présenter à l'élection présidentielle de 1995, alors que tous les sondages le donnaient gagnant? Pour la première fois Jacques Delors s'explique sur cette décision - unique dans notre vie politique. Ces Mémoires révèlent un parcours intellectuel, syndical et politique peu commun, dont l'originalité n'est pas étrangère à la popularité de Delors auprès de l'opinion française. Cadre à la Banque de France, alors qu'il rêvait de cinéma, de haute couture et de journalisme, militant syndicaliste, on le retrouve dans la coulisse de l'action gouvernementale, au Commissariat général au Plan, puis à Matignon comme conseiller du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas et artisan de ce qu'on a appelé la Nouvelle Société. Après avoir enseigné à l'université, il sera élu au Parlement européen, et deviendra ministre des Finances de François Mitterrand, avant de se consacrer à l'Europe, à la tête de la Commission de Bruxelles pendant dix ans. Un quart de siècle après Monnet, Schuman et Spaak, Delors fait partie de cette deuxième génération de pères de l'Europe, celle de l'Union économique et monétaire et de la bataille pour l'Union politique. De l'euro, Schmidt et Giscard furent les précurseurs, Kohl et Mitterrand les parrains et Delors l'accoucheur. Bref, plusieurs vies, mais cependant une indéniable unité d'action et de pensée dans la trajectoire de cet homme atypique. Une leçon d'histoire par l'un de ses acteurs principaux.
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Nulle confidences déplacées, révélations ou règlements de comptes par la bande, ce nest pas le genre de la maison. À 78 ans, Jacques Delors se peint tel quen lui-même, avec une grande simplicité et une extrême rigueur. Petit-fils de paysan, Jacques Delors a accédé au sommet de lÉtat en passant les concours de la Banque de France. Sa réputation de travailleur et dhomme intègre lui ont valu dexercer les plus hautes fonctions : membre du cabinet Chaban-Delmas (1969-1972), ministre de lÉconomie et des Finances de 1981 à 1984, président de la Commission européenne de 1985 à 1995. Lhéritage de Delors est considérable. On lui doit le projet de la "nouvelle société" qui fit entrer la France dans une vraie modernité, (idée du SMIC, politique contractuelle dans le secteur public, formation permanente) et, au niveau européen, les notions de marché unique, despace sans frontière et de zone euro. Si le parcours politique de Delors est exemplaire, il nen reste pas moins que lhomme se définit comme un timide, incapable dendosser en politique une veste dans laquelle il ne se sentirait pas à laise. Les premières pages de ses
Mémoires expliquent clairement son double refus daccepter un rôle de Premier ministre en 1983 ou de devenir présidentiable en 1995 : "La plupart des hommes politiques se contemplent le soir dans leur miroir et se disent : je suis le meilleur ! Cela na jamais été mon cas
". Et cet homme, qui fait partie des plus grands serviteurs de lÉtat, davouer son "incapacité à se positionner en vedette".
À travers le parcours de Jacques Delors, ces 500 pages témoignent dune certaine idée de la politique, plus morale que pugnace, plus partageuse quambitieuse. Le cas Delors restera unique. Il est certainement le seul homme à avoir refusé le pouvoir suprême alors que les sondages le donnaient favori aux présidentielles. Modeste, atypique, clairvoyant, "mi-chrétien, mi-socialiste", comme il se définit lui-même, Jacques Delors demeure un homme de foi et de conviction. Ces 500 pages passionnantes, le roman fourmillant dune vie, restent sobres et pudiques. Cest précisément ce qui les rend essentielles.
--Denis Gombert
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