Fiche technique
- Titre : Un homme bien tranquille
- Auteur : Jacob, Yves
- Langue : Français
- Format : Broché
- Nombre de pages : 300
- Genre : Normandie
- Date de publication : 20-03-2008
- Édition : Presses de la Cité
- Poids : 0.41 kg
- Dimensions : 14.1 x 2.6 x 22.6 cm
- ISBN-10 : 2258073731
- ISBN-13 : 9782258073739
Résumé
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en Normandie, l'histoire vraie d'un Lorrain face à un incroyable destin. Au cours de la bataille de Normandie, Nicolas Fischer, un jeune Mosellan incorporé contre son gré dans la Wehrmacht, perd tout contact avec son unité. Sa vie bascule lorsque, égaré dans la campagne, après de multiples péripéties dont sa rencontre avec la poche de Falaise, sa route croise celle de Rose-Marie. Après avoir déserté, il rejoint la jeune femme dans la ferme de sa mère, où il apprend le rude métier de paysan. Mais au village, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur le passé du nouveau venu...S'appuyant sur une minutieuse reconstitution historique, Yves Jacob plonge au cœur du sujet douloureux et mal connu des malgré-nous. L'amour, le monde rural et la guerre se côtoient dans ce roman captivant et profond à l'écriture dense et enlevée. ExtraitL'air embaumait. Depuis longtemps déjà, les fleurs et les bourgeons avaient cédé la place aux fruits et aux frondaisons. Des fruits qui, en ce début juin 1943, avaient bien du mal à s'exalter, un ciel bas, pesant depuis plusieurs jours sur la région et le village d'Epaignes, entraînant avec lui orages et morosité. Une morosité latente, puisque la France subissait l'Occupation. Une pluie tenace ruisselait sur les toits et les murs des maisons, tambourinait aux fenêtres et sur les devantures des boutiques. Les rares passants se hâtaient, courbés sous de grands parapluies. C'est alors que sous leurs pas le sol se mit soudain à trembler. Un convoi allemand composé d'engins à chenilles, de véhicules tout-terrain, de voitures automobiles, de motos et de side-cars traversa le bourg. Deux soldats vêtus de l'uniforme noir des régiments panzers s'immobilisèrent sur le trottoir pour en observer le passage. - Ils changent probablement de casernement, déclara le plus grand. - P't'êt' ben qu'oui, p't'êt' ben qu'non, comme on dit ici en Normandie, mon vieux Rudolf, répondit l'autre en haussant les épaules, mais je t'avouerai que je m'en fous ! La colonne passée, ils reprirent leur chemin avant de s'arrêter devant une quincaillerie dont la vitrine exhibait brouettes, serpes, pelles, fourches, râteaux mais aussi, alignés avec soin, chaudrons, poêles et poêlons, tournevis, pinces, tenailles, marteaux, caisses à outils, boîtes bourrées de vis et de clous de toutes sortes. - Dis donc, Nicolas, tu es sûr qu'on trouvera un rasoir ici ? Nicolas examina avec curiosité la face glabre de Rudolf où flottaient deux yeux bleus d'enfant, égarés dans des joues encore rondes. Un vrai Aryen, songea-t-il. Grand, blond comme les blés, costaud comme un arbre. - Puisque je te le dis. Tu verras, ici, c'est la caverne d'Ali Baba. On y trouve de tout, même du dentifrice et du savon à barbe ! Allez, amène-toi ! Ils pénétrèrent dans la boutique. Un commis d'une quinzaine d'années, d'aspect chétif et recroquevillé dans une blouse grise trop ample pour lui était occupé à servir une vieille dame. Levant la tête à leur arrivée, il fixa avec dédain leurs pattes de col noires à tête de mort avant de leur tourner ostensiblement le dos. La clochette de la porte tintinnabula. Une jeune fille entra dans la quincaillerie, touchante, maigriotte, les cheveux ébouriffés sous un parapluie beige dégoulinant de pluie. Elle replia celui-ci avec soin et s'ébroua gracieusement avant de se glisser derrière les soldats. La vieille dame régla le commis, puis s'esquiva sans un regard pour les Allemands qui attendaient leur tour en observant le bric-à-brac alentour. - Et pour mademoiselle, qu'est-ce que ce sera ? La cliente s'étonna. - Ces messieurs étaient là avant moi. Le commis lui adressa un sourire rusé. - Oh ! ces couillons-là, ils peuvent bien poireauter, ils ont que ça à foutre ! Les poings de Nicolas se crispèrent le long de ses cuisses. Il jeta un regard à son voisin. Celui-ci cligna des yeux en signe d'apaisement, et ils gardèrent le silence.
À propos de l'auteur
Jacob, Yves
Né à Di
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