Le Pitch
Présentation de l'éditeur
« Je serai la seule femme que vous n'aurez jamais? Une vie trop intense diminue l'imagination : nous ne vivrons pas, nous ne ferons qu'écrire et parler pour faire gonfler les voiles. »
Anaïs Nin et Henry Miller ont entretenu pendant vingt ans une correspondance passionnée. Commencée en 1932, elle s'achève en 1953, en Californie, alors qu'ils sont tous les deux devenus célèbres. Récit d'un amour fou, qui fait place peu à peu à la tendresse, ces lettres expriment la bienveillance constante qui anime la relation entre ces deux écrivains d'exception.
La sélection qui a été faite - Nin et Miller s'écrivaient tous les jours - suit l'évolution de leurs rapports au travers des années et offre un complément aux Cahiers secrets qui révélaient la passion littéraire et amoureuse qui les a unis. Le lecteur assiste à des échanges passionnants sur le devenir de leur oeuvre et le sens de l'écriture. Sans complaisance l'un envers l'autre, ils s'encouragent, sans cesser de s'adresser critiques et conseils sur leurs travaux respectifs.
Cette correspondance constitue également un témoignage sur l'époque passionnante que ces deux êtres ont traversée et les personnalités du monde des lettres et des arts qu'ils fréquentaient. Deux personnages exceptionnels unis dans une fidélité essentielle, physique, matérielle et littéraire.
Extrait
Voici, publié pour la première fois, le récit d'une amitié passionnée et d'une histoire d'amour littéraire qui a duré, malgré les obstacles, pendant toute la vie de deux écrivains. Tout avait commencé par un banal déjeuner dans la banlieue de Paris, à la fin de 1931, au cours duquel Anaïs Nin, jeune épouse de vingt-huit ans du banquier Hugh Parker Guiler, toute prête à se lancer dans une aventure intellectuelle et physique, fut présentée à Henry Miller, l'«écrivain-gangster» (comme le surnommait en plaisantant un de ses amis) qui allait fêter le 26 décembre son quarantième anniversaire. En apparence, tout les séparait, mais ils avaient une chose en commun : tous deux étaient des écrivains en herbe, profondément amoureux de la littérature. Après quelques mois d'échanges intellectuels très sérieux - dans les cafés parisiens, dans la maison des Guiler à Louveciennes, et dans un flot de lettres -, leur relation se transforma en une tumultueuse histoire d'amour.
Durant les dix années qui suivirent, le «gosse de Brooklyn» sans le sou et l'hypersensible «femme-enfant» espagnole (comme l'appelait Edmund Wilson) multiplièrent les tentatives de vie ensemble. Après l'échec de tous leurs efforts, pour des raisons qui se dégagent clairement de cette correspondance, Henry Miller et Anaïs Nin, dans le début des années 1940, reprirent leur vie, chacun de son côté. Mais ils restèrent fondamentalement attachés l'un à l'autre. Au-delà de l'évolution des sentiments, de la façon dont ils pouvaient satisfaire mutuellement leurs besoins matériels et affectifs, de l'aventure partagée dans la lutte contre les tabous, leur relation est restée solidement fondée sur un besoin commun de se construire par l'écriture. Comme l'a écrit plus tard Henry Miller, il s'agissait de «me réaliser par les mots». Pour lui, cela consistait en une recherche proustienne, obsessionnelle, dans son passé afin d'en dégager le rôle trouble que les femmes avaient pu y jouer. Pour Anaïs Nin, à travers un journal intime qu'elle tenait depuis l'enfance, il s'agissait plutôt de la poursuite sans relâche des émotions présentes, toujours insaisissables. «Bon Dieu, c'est fou de penser qu'un seul jour puisse se passer sans écrire, écrivait Miller à Anaïs Nin en février 1932.
Biographie de l'auteur
Anaïs Nin est une auteure, nouvelliste et poétesse, née à Paris en 1903 et décédée à Los Angeles en 1977. Reconnue comme l’une des premières femmes ayant écrit des œuvres érotiques, elle doit sa notoriété grâce à ses journaux intimes et secrets qui transcrivent avec profondeur son époque, ses rencontres amoureuses ou artistiq