Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Qui sont les messieurs de Grandval ? Qui sont les dames de la Ferrière ?
Les sagas de Christian Signol ressuscitent souvent une France rurale en proie aux mutations qui ont bouleversé les siècles précédents. Après
Les Messieurs de Grandval et ses maîtres de forge, le romancier revient dans ce Périgord qu'il aime tant, sur les bords d'Auvézère où, en 1912, la vie s'écoulait joyeuse et insouciante malgré les menaces de guerre. Entre les fils du château et les filles du métayer, les liens se sont tissés dès l'enfance. Amours contrariées, rivalités, conflits familiaux... leurs destins ne cesseront de se croiser au gré des soubresauts de l'Histoire.
Christian Signol réveille les images d'un monde disparu comme un enchanteur soufflerait sur des braises encore vives. Il nous fait partager les quêtes de ses héros dans ce qu'elles ont de plus noble et de plus désespéré, jusqu'à la paix retrouvée des temps meilleurs.
Extrait
Je m'appelle Antoine Grandval. C'est moi qui ai pris soin de faire publier les écrits de mon grand-père Fabien, un homme que j'ai eu la chance de connaître, mais trop peu, hélas, car il est mort quand j'avais six ans, une nuit du mois de mai. Pendant les dernières semaines de sa vie, j'allais souvent le rejoindre dans sa chambre qu'il ne pouvait plus quitter, et il me disait doucement, avec un geste de la main en direction de la fenêtre :
- Ne reste pas ici, mon petit. Sors ! Profite des beaux jours ! Va courir les chemins !
Ce dont je ne me privais pas, tout en gardant en moi la pensée de cet homme très âgé, très malade, qui, je le devinais, j'en étais persuadé, allait nous quitter définitivement. Nous, c'est-à-dire mon père, Pierre, et mes deux frères, Aurélien et Grégoire, qui étions unis comme les doigts de la main.
En cette année 1912, mon grand-père Fabien avait disparu depuis deux ans. J'avais huit ans, donc, Grégoire douze, et Aurélien quinze. Ce dernier étudiait à Périgueux, et nous n'avions, Grégoire et moi, qu'une seule obsession : qu'arrivent vite les vacances qui nous réuniraient de nouveau, dans une liberté heureuse que notre père ne songeait pas à contrarier.
Cela se passait dans ce Périgord du début d'un siècle qui n'avait pas encore été ébranlé par les grandes vagues d'un irrémédiable bouleversement, ni meurtri par ces guerres qui allaient lui arracher le meilleur de sa jeunesse. Dans ce domaine de Grand-val où nous vivions en dehors d'un monde que nous ne connaissions que par l'école, les livres, les rares sorties en compagnie de notre père à Hautefort ou à Périgueux.
Biographie de l'auteur
Consacré comme l'un des dix romanciers préférés des Français, Christian Signol est né dans le Quercy et vit à Brive, en Corrèze. Deux veines dans son oeuvre : celle des grandes sagas populaires en plusieurs tomes (de La Rivière Espérance aux Messieurs de Grandval en passant par Les vignes de Sainte-Colombe, Prix des Maisons de la presse 1997) et celle des oeuvres plus intimistes, récits ou romans, telles que Bonheurs d'enfance, La grande île, Ils rêvaient des dimanches ou Pourquoi le ciel est bleu. Depuis trente ans, son succès ne se dément pas. Ses livres sont traduits en quinze langues.