Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Audacieuse, belle, écrivain, éditeur, sulfureuse, censurée, courageuse...
Pour définir Régine Deforges, les qualificatifs ne manquent pas. Elle a eu mille vies et mille aventures, elle s'est engagée sur tous les fronts, elle croit aux livres et aux êtres humains. Ses mémoires sont attendues car on est loin de tout savoir d'elle. Elles sont le témoignage d'un fougueux parcours personnel qui se confond avec la vie intellectuelle et politique de ces cinquante dernières années. Après une enfance dans le Poitou, Régine traverse une adolescence tumultueuse, se marie à dix-huit ans et s'installe à Paris. Elle prend des cours de théâtre au cours Simon, fait un peu de mannequinat mais trouve sa vocation en devenant libraire au drugstore des Champs-Élysées. Elle est représentante pour les Éditions Jean-Jacques Pauvert puis crée sa librairie, se spécialise dans les ouvrages érotiques avant de monter sa maison d'édition en publiant des ouvrages qui déchaînent la censure et lui valent de nombreux procès. Régine Deforges passe de l'autre côté du miroir : elle écrit et connaît d'immenses succès avec notamment la série des romans qui commence par La Bicyclette bleue. Divorcée, elle se remarie avec Pierre Wiazemsky, dit " Wiaz ", le célèbre dessinateur du Nouvel Observateur. Son ardeur dans la vie n'a d'égale que sa curiosité passionnée pour le monde qui l'entoure. Quelqu'un a dit : " Ce qu'il y a d'important, ce sont les rencontres. " Pas n'importe qui dans la vie de Régine. Des écrivains : Mandiargues, Vailland, Abellio, Hervé Guibert, Pascal Jardin, Pierre Emmanuel, Romain Gary. Des personnages : l'abbé Pierre, Jacques Lacan, Gaston Deferre, Louis Malle, René Andrieu. Les meilleures amies : Sonia Rykiel, Madeleine Chapsal, Geneviève Dormann et la plus admirée : Dominique Aury, l'auteur longtemps mystérieuse d'Histoire d'O. Un grand homme, François Mitterrand, qui l'emmène diner et lui parle littérature. Tous se pressent autour d'elle avant qu'elle ne reparte courir le monde : le Vietnam, l'Argentine, l'Algérie, Cuba, la bien-aimée. Retour à Malagar, la maison de Francois Mauriac, le grand-père de son mari, détours par Pigalle, les bars mal famés et les rues sombres. Mystérieuse Régine qui veut tout connaître et qui se cache en se dévoilant. Elle raconte aussi sa jeunesse à hue et à dia au fond d'une petite ville et d'une famille traditionnelle qu'elle a voulu fuir à tout prix et sur qui elle se retourne maintenant dans le respect et la tendresse. " Fille de Colette ", a écrit Le Monde, " papesse de l'érotisme ", Régine Deforges ne s'épargne pas dans ces magnifiques mémoires ; elle écrit comme elle vit, avec un style, du courage, un grand charme.
Extrait
J'ai longtemps rêvé d'être une enfant trouvée... fille de roi, peut-être...
Mais je suis née à Montmorillon, petite ville du Poitou, au domicile de ma grand-mère maternelle, Blanche Peyon, le jeudi 15 août 1935. Les cloches sonnaient la fin de la grand-messe à l'église Saint-Martial. On m'a appelée Régine, choix de ma tante Gogo, une des soeurs de Maman, Marie, parce que j'étais née le jour de l'Assomption de la Vierge Marie et Leone, en mémoire de mon grand-père maternel dont le prénom était Léon. Selon la sage-femme, Mme Couradeau, qui avait également mis ma mère au monde, j'étais un très beau bébé. Elle a inscrit à la date du 15 août, dans l'almanach Hachette que Maman achetait chaque année, mes prénoms et mon poids : trois kilos deux cents. J'étais la première-née de Clément Deforges, âgé de vingt-trois ans, représentant de commerce et de Bernadette Peyon, vingt et un ans, secrétaire. Ils s'étaient rencontrés au printemps 1934 au cours d'un bal et s'étaient mariés en décembre de la même année. D'après mon père, j'ai été conçue à Saintes, pendant leur voyage de noces. Quand il me l'a raconté, j'ai remarqué qu'il avait l'air ému. Et, comment dire ? Cela m'a fait chaud au coeur.
Les parents de mon père étaient agriculteurs à Tussac, près de Lei