Le Pitch
Présentation de l'éditeur
La reine Victoria est née (en 1819) au lendemain de l'effondrement napoléonien et dans une Angleterre déjà engagée dans la révolution industrielle. Elle est morte (en 1901), après soixante-quatre ans de règne, quand son pays contrôlait le plus vaste empire qui fut jamais et alors qu'étaient perceptibles les premiers symptômes de déclin.
Si elle n'a pas exercé le pouvoir effectif - les grands hommes d'Etat anglais du XIXe siècle se nomment Palmerston, Disraeli, Gladstone... -, elle partage pourtant avec Auguste, Périclès et Louis XIV le très recherché privilège historique d'avoir donné son nom à un siècle. Sous son règne, l'Angleterre a en effet connu une puissance matérielle, un épanouissement intellectuel et artistique sans précédents.
Les idées d'égalité, d'émancipation des femmes, de tolérance religieuse, de progrès social (voire de socialisme) ont fait des avancées décisives, mais la part que Victoria prit dans ces bouleversements est modeste. Réticente devant l'innovation, approuvant l'extension de la domination de l'homme blanc sur le monde, apologiste de la femme au foyer (quoique mère peu prodigue de sa tendresse), elle n'incarne certes pas les valeurs de changement. En revanche, elle procure à son peuple ce que la fantastique machine économique anglaise est incapable de lui donner : elle est symbole d'unité, de stabilité, de permanence. Elle affermit un trône quelque peu malmené avant elle, elle tend aux élites traditionnelles comme aux hommes nouveaux et aux classes populaires un même miroir, qui se veut aussi un modèle. En particulier du vivant du prince Albert, elle incarne aux yeux d'une Angleterre angoissée, désorientée par ses triomphes, les valeurs menacées. Son exceptionnelle longévité fait le reste. Sa popularité, immense, ne connaît pas d'éclipse. Ne serait-ce qu'à ce titre, elle a joué un rôle historique considérable.
Professeur émérite à l'université de Paris-III, Roland Marx est spécialiste de l'histoire des îles Britanniques à laquelle il a consacré de nombreux travaux dont, en dernier lieu, Histoire de l'Angleterre
(Fayard, 1993).
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Victoria fut le symbole d'un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais et d'une société sur lequel il ne se levait pas beaucoup. Peu aimable en apparence, qui était véritablement la reine fétiche de l'Angleterre ? L'une des principales qualités du portrait qu'en livre Roland Marx, c'est justement d'aller au-delà de l'image.
Ce professeur en Sorbonne, historien passionné de l'Angleterre moderne, est un familier des portraits décapants : après avoir écrit sur Winston Churchill comme sur Jack l'éventreur et les fantasmes victoriens, les icônes ne l'intimident pas et il a appris à éclairer les recoins obscurs de l'imaginaire anglais. C'est ce qu'il fait ici. En dépassant le symbole, il dévoile la souveraine, ses liens étranges avec Disraeli, et jette un regard cru sur une société folle d'orgueil. Il traite sur le même ton des fantasmes qui frémissent dans une élite corsetée et de la démesure des ambitions impériales.
Reprenant ses travaux déjà classiques sur l'Angleterre victorienne, Roland Marx nous entraîne à la rencontre d'une souveraine dont le règne se confond avec l'apogée de la puissance britannique. --Frédéric J.
Biographie de l'auteur
Professeur émérite à l'université de Paris-III, Roland Marx est spécialiste de l'histoire des îles Britanniques à laquelle il a consacré de nombreux travaux dont, en dernier lieu, Histoire de l'Angleterre (Fayard, 1993).