Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Ce livre d'une exceptionnelle puissance raconte l'histoire mondiale de la diplomatie, du XVII
e siècle à nos jours.
Pourquoi le XVII
e siècle? Parce que c'est à cette époque que Richelieu
invente la diplomatie européenne, désormais fondée sur la raison d'Etat, la défense de l'intérêt national, la recherche de l'équilibre entre les puissances.
A cette tradition, les Etats-Unis, dès leur constitution, opposeront une autre façon de conduire les affaires étrangères, en affirmant la primauté des principes sur l'intérêt, de la coopération sur la compétition, de la sécurité collective sur l'équilibre des forces.
Qui eut raison, qui eut tort? Qui est dans le vrai aujourd'hui? C'est le plus souvent à travers de brillants portraits (ceux de Napoléon III, de Bismarck, de De Gaulle, de Truman, de Reagan sont inoubliables) que se dit le sentiment profond du spécialiste. Et l'on se régalera de l'humour et de la vigueur qui donnent leurs couleurs à cette fresque aux tons vifs et contrastés.
Ancien professeur à Harvard, l'un des meilleurs analystes au monde des relations internationales, Henry Kissinger fut aussi un grand diplomate. Conseiller du président des Etats-Unis pour la sécurité nationale de 1969 à 1975, secrétaire d'Etat de 1973 à 1977, prix Nobel de la paix, il a publié notamment quatre volumes de mémoires: A la Maison-Blanche (1968-1973),
2 vol. (Fayard, 1979) et Les Années orageuses (1973-1974),
2 vol. (Fayard, 1982).
Revue de presse
Le nouveau monde de l'oncle Henry
La fin de la guerre froide semblait déboucher sur un monde simplifié: au centre, une Amérique victorieuse et sans rivale, seule superpuissance capable de dicter son ordre mondial et de diffuser partout son mode de vie et ses valeurs.
La magistrale leçon d'histoire et de diplomatie d'Henry Kissinger détruit cette illusion: l'Amérique, prévient celui qui a inspiré pendant près de dix ans sa politique étrangère, va devoir réformer profondément sa vision du monde et ses méthodes d'action, sous peine de se réfugier à nouveau dans un isolationnisme aussi dangereux qu'illusoire. Il lui faudra évoluer dans un système complexe d'équilibre des forces, une notion avec laquelle elle est justement en "délicatesse".
Cette révision déchirante concerne d'abord le rêve américain de sécurité collective: incarné pendant près d'un siècle par Woodrow Wilson, l'architecte de la paix de Versailles, il se nourrit de grands principes (l'autodétermination), de volonté de coopération, de partage des valeurs (américaines) et du respect du droit international.
Cette doctrine prenait le contre-pied d'une conception européenne qui avait dominé les affaires internationales pendant près de trois siècles avant de s'effondrer. Richelieu, Metternich et Bismarck avaient inventé les concepts d'Etat-nation et de souveraineté, dans un équilibre où chacun, toujours prêt au conflit, se déterminait selon son intérêt national et sa marge de manoeuvre.
Or la doctrine wilsonienne n'est plus pertinente, et le nouvel ordre "ressemblera davantage aux systèmes étatiques des xviiie et xixe siècles qu'aux schémas rigides de la guerre froide". Il comprendra cinq ou six grandes puissances - les États-Unis, la Chine, la Russie, le Japon, l'Europe (si elle est unie) et peut-être l'Inde -, entre lesquelles s'établira un jeu mouvant.
Et l'ancien conseiller des princes conclut sa grande fresque en suggérant à Bill Clinton de s'intéresser "au style de Bismarck". Les solutions les plus inventives, affirme-t-il, consisteront à "construire des structures mixtes, en chevauchement", fondées sur des principes, des préoccupations de sécurité, ou des intérêts économiques communs. Mais le rodage de ce système, dit-il, "prendra sans doute plusieurs décennies"... --Vincent Giret-- -- L'Expansion
Biographie de l'auteur
a été conseiller à la sécurité nationale, puis secrétaire d'État sous Richard Nixon et Gerald Ford. Il a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1973, a reç