Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Après le deuil dans La Mort d'un père, Karl Ove Knausgaard continue son récit magistral avec le coup de foudre, la fusion et la séparation, toutes les étapes du sentiment amoureux.
Knausgaard est aussi devenu père et cette expérience bouscule tout sur son passage.
Il évoque les luttes quotidiennes d'une vie de famille, les vacances qui tournent mal, l'humiliation des cours de musique prénatale, les disputes avec les voisins, les tensions psychologiques pendant l'anniversaire des enfants... et comment pousser un landau dans Stockholm quand tout ce que l'on veut faire, c'est écrire.
Le deuxième volume de cette autobiographie en six tomes se déploie avec la même énergie brute et la même justesse que le premier. Succès critique et public en Scandinavie, et au coeur d'une virulente polémique, il remporte une avalanche de prix littéraires. Dans sa quête de lui-même, Karl Ove préférera la capitale suédoise Stockholm à la ville norvégienne Bergen. En Suède, il se lie d'une profonde amitié avec Geir, un autre Norvégien exilé, intellectuel et grand fan de boxe. Il reprend aussi contact avec Linda, une vibrante poétesse qui l'avait envoûté à un atelier d'écriture l'année précédente. À leur contact, son monde change, se transforme. Le lecteur voit la vie de l'auteur-narrateur se dérouler sous ses yeux, dans toute sa rage, sa beauté et sa profonde sincérité : un homme à l'irrépressible envie d'écrire, pour qui l'art et la nature sont un besoin physique, qui oscille en permanence entre énergie vitale et pensées morbides. Il finira par choisir l'amour face à la solitude dont il est pourtant si souvent avide.
Né en Norvège en 1968, Karl Ove Knausgaard vit aujourd'hui en Suède, à Malmö, avec ses trois enfants. Considérée comme une entreprise unique en littérature, son incroyable autobiographie, divisée en six volumes, l'a fait accéder à une reconnaissance internationale.
Extrait
29 juillet 2008
L'été a été long et il n'est pas encore terminé. J'ai achevé le premier livre de mon roman le 26 juin et depuis cette date, depuis plus d'un mois, plutôt que de mettre Vanja et Heidi au jardin d'enfants, nous les avons gardées à la maison, avec le regain d'intensité que ça implique au quotidien. Je n'ai jamais compris l'intérêt des vacances et n'en ai jamais ressenti le besoin, au contraire, j'ai toujours eu envie de travailler plus. Mais quand je n'ai pas le choix, je me résigne. La première semaine, nous aurions dû la passer dans notre cabane des jardins familiaux que Linda nous avait fait acheter l'automne dernier, pour que nous ayons à la fois un endroit pour écrire tranquillement et un endroit où passer les week-ends, mais au bout de trois jours on y renonça et on rentra en ville. Faire vivre trois jeunes enfants et deux adultes dans quelques mètres carrés, entourés de tous les côtés par les gens et sans autre occupation que de désherber et de tondre la pelouse, n'est pas forcément une bonne idée, d'autant moins quand l'atmosphère est déjà empreinte de discorde. Plusieurs fois on s'y querella en haussant le ton, ce qui dut probablement amuser les voisins, et le sentiment d'étouffement que m'inspiraient ces centaines de jardins méticuleusement cultivés par tous ces gens âgés et à moitié nus me rendait très irritable. Les enfants sont prompts à sentir ce genre de climat et à en profiter, surtout Vanja qui réagit presque instantanément à tout changement de ton et de niveau sonore, et quand ça dérape elle se met à faire sciemment ce que nous détestons le plus et finit par nous faire perdre notre sang-froid. Déjà au comble de la frustration, il nous est impossible de nous défendre et c'est reparti : cris, hurlements et malheur. La semaine suivante, on loua une voiture pour aller à Tjörn, aux environs de Göteborg, où Mikaela, l'amie de Linda et la marraine de Vanja, nous avait invités à séjourner dans la maison d'été de son compagnon. Nous lui avions demandé si elle savait comment c'était de vivre avec trois enfants