Le Pitch
Présentation de l'éditeur
Comment Yozo Oba, si séduisant et conquérant alors qu'il entrait dans l'âge adulte, a-t-il pu devenir moins de dix ans plus tard cet homme décharné, malade et totalement passif que l'on sent osciller au bord du gouffre, à deux doigts d'y basculer ?
L'auteur nous raconte l'histoire d'un jeune homme riche et beau à qui tout semblait sourire, mais qui en vérité ne savait rien faire d'autre qu'interpréter les rôles que les autres attendaient de lui, comme une marionnette, pour mieux masquer le vide abyssal tapi à l'intérieur de lui-même...
Extrait
Usumaru Furuya
Né à Tôkyô en 1968, Usamaru Furuya a fait ses débuts d'auteur de bande dessinée au milieu des années 90 dans le célèbre magazine Garo, spécialisé dans la bande dessinée d'auteur. Casterman a publié trois de ses ouvrages dans la collection Sakka : La Musique de Marie, Le Cercle du suicide et L'Âge de déraison.
Revue de presse
A 17 ans, il était un lycéen admiré de tous grâce à son altruisme, son humour, son intelligence et sa beauté ensorcelante. A 24 ans, il n'est plus que l'ombre de lui-même, une loque décomposée, malade, désintéressée de tout, au bord du gouffre. Comment Yôzô Oba, un homme qui semblait avoir absolument tout pour lui, a-t-il pu, en seulement quelques années, sombrer totalement au point de devenir une véritable épave ?C'est ce que nous propose de découvrir le mangaka Usamaru Furuya, déjà connu en France pour des titres psychologiquement forts et dérangeants (le Cercle du Suicide, L'âge de déraison) ou un peu plus grand public (Tokyo magnitude huit), à travers cette adaptation personnelle du roman du célèbre écrivain Osamu Dazai, la Déchéance d'un homme, déjà adapté il y a peu en un film animé de grande qualité.Dès les premières pages, on comprend que Je ne suis pas un homme ne ressemblera à aucun autre manga. Pour ouvrir son récit, Furuya choisit de se mettre lui-même en scène, cherchant de nouvelles idées de manga sur internet, et finissant par découvrir la page autobiographique d'un dénommé Yôzô Oba. Dès lors, le récit prend la voie de l'introspection en nous invitant à suivre l'histoire d'Oba du point de vue du principal concerné. C'est donc via l'esprit tourmenté du jeune homme que nous découvrons la vie faite de mensonges d'un esprit développé avec maestria.Le début des choses narrées par Oba donnent le ton: affichant un visage de façade, il cache en réalité en lui un vide sentimental quasiment total, et, plutôt que de se confronter à la société, préfère jouer le rôle que celle-ci attend de lui, quitte à n'être qu'une vulgaire marionnette.Pourtant, Oba ne pourra bientôt plus tenir ce rôle. Face aux actes de faux amis ou d'amis potentiellement vrais mais qu'il croit faux, il finit par se laisser entraîner dans la déchéance, s'éloignant du rôle que la société lui imposait. Il enchaîne les rencontres décevantes, les conquêtes sexuelles, les échecs professionnels et familiaux, en prenant toujours le tout de manière lointaine (exception faite d'une jeune femme, Papillon, qui, quelque part, lui ressemblait étrangement dans son malaise), remettant en cause le pouvoir tout puissant de l'argent et de l'hypocrisie de relations feintes au sein d'une société dont nous découvrons petit à petit quelques-uns des plus sombres aspects. Et de ce fait, c'est la lente chute du jeune homme que nous voyons se profiler.L'ambiance générale est résolument malsaine, pessimiste, étouffante (le sentiment de voir Oba complètement enfermé dans une société d'où il ne peut fuir est saisissante), et saupoudrée d'une profonde pointe de cynisme portée par les réflexions d'un anti-héros qui perce littéralement les pages, tantôt fascinant, tantôt détestable. La plongée dans l'esprit d'Oba est d'une redoutable efficacité.Pour porter en avant tout ceci, Furuya s'appuie sur un coup de crayon à tendance réaliste, qui ne cherche pas à en faire trop, mais l'auteur ne cherche pas non plus à cacher les choses, et enchaîne les représentat