Milan, 1436. Fin de la saison froide. Arrivés de France, des voyageurs sont reçus en audience par le maître des lieux, le duc Visconti. Jhen Roque et le jeune abbé Francesco Prelati sont en mission confidentielle pour le compte de Gilles de Rais. Leur tâche : rejoindre la ville de Venise, pour y retrouver un manuscrit de Roger Bacon qui n'a pas de prix. Le célèbre philosophe anglais a en effet consigné dans ce codex inestimable la somme de ses connaissances astrologiques, cabalistiques, botaniques et surtout alchimiques... Bien que le duché de Milan soit officiellement en guerre contre la république de Venise et son alliée florentine, le principal chef de guerre du duc, l'ambitieux et inquiétant condottiere Francesco Sforza, fournit à Jhen et Prelati un sauf-conduit pour cheminer jusqu'à Venise. Il a en effet pour ami personnel le propre fils du Doge de Venise, Jacopo Foscari. C'est ainsi que les Français, après des jours de voyage, rallient enfin la célèbre cité, si puissante que le monde entier ne la désigne plus que par son surnom : la Sérénissime. Comme c'est toujours le cas dans l'univers de Jacques Martin, cette nouvelle aventure de Jhen brille par son souci de véracité et son sens du détail. Jean Pleyers met en images le scénario de Hugues Payen avec une minutie et une dextérité littéralement exceptionnelles.Biographie de l'auteurDéjà scénariste des trois précédentes aventures de Jhen, Hugues Payen s'est imposé comme l'un des successeurs les plus compétents de Jacques Martin.Né à Strasbourg en 1921, sous le signe de la Balance, Jacques Martin découvre très tôt la bande dessinée au travers des grands albums allongés de Buster Brown, par Richard F. Outcault, publiés chez Hachette. C'est au verso de ces pages qu'il fait ses premiers dessins ; la plupart représentant des avions (son père était aviateur) ou des personnages moyenâgeux. Cette passion pour le dessin naît en même temps qu'un goût immodéré pour l'Histoire. Son enfance chaotique se passe à cultiver ces deux jardins secrets en travaillant sans relâche à la maîtrise des techniques du dessin et à l'apprentissage de sa science de prédilection. Désireux d'entrer aux Beaux-Arts, dans l'optique de faire du dessin un métier, il ne parvient toutefois pas à concrétiser pleinement ce rêve. En effet, sa mère et ses tuteurs officiels l'orientent d'autorité vers les Arts et Métiers, où il reçoit un enseignement purement technique. Il en reconnaîtra lui-même plus tard l'utilité, contraint qu'il fut de se rompre aux rudiments de la perspective et de la descriptive. Cette première formation n'est sûrement pas étrangère à la rigueur obstinée dont Jacques Martin a fait preuve tout au long de son oeuvre et qui a probablement contribué à en faire l'un des trois principaux représentants de l'école dite « de Bruxelles », les deux autres étant Hergé et Jacobs bien sûr. La critique a légitimement rapproché le travail de ces trois auteurs qui, en plus de s'être beaucoup fréquentés et d'avoir collaboré en maintes occasions, partagent un idéal artistique fait de réalisme, de probité et de minutie. Une demi génération sépare Jacques Martin de ses prestigieux aînés. Il ne commence à publier qu'à partir de 1946, dans l'hebdomadaire Bravo où il crée, un peu par hasard, Monsieur Barbichou. Durant les trois années qui suivent, il multiplie les collaborations éphémères avec des publications bruxelloises et wallonnes conjuguant l'art de la bande dessinée et celui de l'illustration. Dans l'impossibilité de faire face à tous ses engagements, il se fait assister pour les décors et la mise en couleur de ses bandes dessinées par un graphiste nommée Leblicq. C'est de cette association que naît le pseudonyme Marleb, obtenu par contraction de Martin et de Leblicq. Cette collaboration prend fin au bout d'un an, mais Jacques Martin n'en continue pas moins d'utiliser ce patronyme masqué. Jusqu'en 1948, il alterne les séries réalistes avec les séries humoristiques. Le premier r
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