L'individu est un groupe dont la psyché est soumise à l'épreuve des générations. Telle est l'approche que Nicolas Abraham inaugurait voici près d'un quart de siècle avec sa " théorie du fantôme ". De nombreux travaux actuels sur la " transmission psychique " connaissent la révolution opérée par cette approche, mais ils n'en mesurent pas toujours l'enjeu. Dans son introduction, Serge Tisseron rappelle que celui-ci consiste à placer le lien social au centre de la compréhension du fait psychique individuel. La question de la vie psychique entre les générations devient alors celle des diverses modalités de la symbolisation, tant verbale que non verbale, et des processus psychiques qui y interviennent. Nicolas Rand propose une clarification du concept de " fantômes " en reprenant l'analyse d'Hamlet initié par Nicolas Abraham. Maria Torok et Nicolas Rand étudient la notion d'inquiétante étrangeté dans la clinique du fantôme en s'appuyant sur une nouvelle lecture L'Homme au sable, de E.T.A. Hoffmann. Claude Nachin précise le fonctionnement de la " crypte " et du " fantôme " et les particularités des cures des patients qui en sont porteurs. Serge Tisseron dégage les conditions particulières qui peuvent faire des images psychiques les vecteurs et les témoins privilégiés des secrets entre les générations. Pascal Hachet explore la clinique de la crypte et du fantôme chez les toxicomanes. Jean-Claude Rouchy enfin, analyse l'impact de la clinique du fantôme dans l'approche des groupes et des familles.Biographie de l'auteurDirecteur de Recherches de l'Université à Paris Ouest Nanterre depuis 2003,Serge Tisseron est né à Valence le 8 mars 1948. Il est psychiatre, Membre de l’Académie des technologies, docteur en psychologie habilité à diriger des recherches (HDR) en Sciences Humaines cliniques, Membre du Conseil Scientifique du Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (CRPMS, EAD N°3522), Université Paris VII Denis DiderotIl a écrit 36 essais personnels, écrit 7 ouvrages en collaboration, réalisé six directions d’ouvrages collectifs, six directions de numéros de revue, une vingtaine de préfaces d’ouvrages d’autres auteurs, 13 contributions à des manuels et encyclopédies, 77 contributions à des ouvrages collectifs, près de 200 articles.Plus de la moitié de ses contributions portent sur nos relations aux objets technologiques, notamment ceux dont l’interface utilise un écran.Ses livres sont traduits dans douze langues.Il a été co rédacteur de l’avis de l’Académie des sciences « L’Enfant et les écrans » (2013). BiographieAprès un baccalauréat en section philosophie, il a préparé l’Ecole Normale Supérieure en section littéraire au lycée du Parc à Lyon. C’est là qu’il a découvert les poètes surréalistes et leur fascination pour les dérèglements de l’esprit, et qu’il a décidé de devenir médecin psychiatre.Il a réalisé sa thèse de médecine, en 1975, sous la forme d’un album de bandes dessinées consacré à l’histoire de la psychiatrie (Université Grange Blanche Lyon II) afin de montrer que les images sont une forme de symbolisation du monde à part entière à égalité avec le langage parlé/écrit. Cette thèse peut être consultée sur le site de la Bibliothèque Inter Universitaire Médicale (BIUM) :Il a été praticien hospitalier de 1978 à 1997, et a fondé au début des années 1990 une unité mobile de soins palliatifs (Hôpital de Villeneuve Saint Georges) dont il a assuré la direction pendant cinq ans, puis a enseigné la psychologie à l’Université Paris VII.Il a découvert un secret dans la famille de Hergé à partir de la seule étude des albums de Tintin plusieurs années avant que la biographie de cet auteur ne soit connue et ce secret confirmé (Tintin chez le psyc
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