Le Pitch
Présentation de l'éditeur Les textes réunis dans ce tome V des Nouvelles pour une année vont de 1911 à 1928, avec une nette prédominance de l'époque d'après-guerre. La narration de caractère vériste, à l'exception d'une ou deux dénonciations de portée sociale (Le livret rouge), a quelque peu cédé le pas, sans que pour autant on se trouve envahi d'apologues typiquement illustratifs de la philosophie pirandellienne. Disons que celle-ci prend de plaisantes allures de farce paysanne (La jarre) ou macabre (La peur du sommeil). A cette légèreté s'oppose la complexité de certaines situations (L'enlèvement), impossibles à dénouer d'un coup magique de logique formelle. Mais qui sait si, à l'inverse, les plus belles nouvelles ne sont pas les plus simples, limitées à la saisie de quelques gestes, comme ceux de ce presque agonisant qui célèbre à l'hôpital un mariage tardif assurant uns statut à l'enfant né bien auparavant (La main du malade pauvre), ou qui dresse devant nos yeux le tableau vivant d'un suicide manqué (Un jour se lève). Ceux qui connaissent l'œuvre du dramaturge seront sensibles aux échos de théâtre que répandent Gare à toi, Giacomino ! et, plus inattendus, " Leonora, addio ! ", qui constitue l'intrigue principale de Ce soir on improvise, ou Le stage, ébauche de La volupté de l'honneur. Quatrième de couverture Écrivain de théâtre universellement connu, le conteur Pirandello reste à découvrir pour l'essentiel, et l'un pourrait bien égaler l'autre avec le recul du temps. À mesure qu'il les écrivait, ces textes étaient recueillis dans un "corpus" auquel il donna le titre de Nouvelles pour une année. Ce vaste ensemble est demeuré en quelque sorte incomplet, puisqu'il ne compte que 235 récits au lieu des 365 prévus. Commencée à une époque où le vérisme régnait en maître sur l'Italie, cette somme, qui tient autant du carnet de croquis à la Tourgueniev que de la tranche de vie provinciale à la Maupassant, s'apparente certes au réalisme du XIXᵉ siècle. Mais, par son caractère résolument anecdotique, par l'insolite des situations, par l'excentricité des personnages, elle se rattache surtout à la tradition spécifiquement italienne des conteurs de la Renaissance. On y relève aussi, et dès les premières nouvelles, une singularité de vision, une originalité d'analyse où se trouve déjà tout entier, à l'état brut, ou plus direct, le "pirandellisme". Biographie de l'auteur Né le 28 juin 1867 au lieu-dit Le Chaos, près d'Agrigente, en Sicile, Luigi Pirandello obtient de son père, administrateur de soufrières, de faire des études de lettres qui le mènent de Palerme à Rome et de Rome à Bonn. Revenu en Italie, il se mêle aux milieux littéraires de la capitale, écrit des nouvelles, des romans et connaît son premier grand succès avec Feu Mathias Pascal (1904). C'est le théâtre, cependant, qui lui apporte une célébrité d'abord nationale, puis internationale, dans les premières années de l'après-guerre. Pirandello ne cesse de composer dès lors des pièces et des oeuvres en prose qui lui valent d'être élu membre de l'Académie Royale d'Italie en 1929 et de recevoir le prix Nobel de littérature en 1934. Il meurt en 1936.