Le Pitch
Présentation de l'éditeur
«Nous venions de quitter les côtes de notre doux pays, à bord de la Boudeuse dont le roi m'avait confié le commandement, à moi, Louis-Antoine de Bougainville, pour effectuer le tour du monde...»
Partir à la découverte des paradis du Pacifique, de l'Amérique du Sud, de l'Afrique ou des Antilles avec Cook, Bougainville, La Pérouse, Humboldt... Partager leur curiosité du monde et des hommes.
- Un récit captivant accompagné de nombreuses illustrations en couleurs.
- Des pages encyclopédiques pour découvrir le Siècle des Lumières.
Dans la même collection :
Sur les traces...
Moïse - dieux d'Egypte - Ulysse - dieux grecs - fondateurs de Rome - Alexandre le Grand - Jules César - Jésus - Aladdin - Vikings - roi Arthur - Marco Polo - Jeanne d'Arc - Christophe Colomb - Léonard de Vinci - Pirates - Arabes et islam - Napoléon - Darwin - Cléopâtre - Louis XIV - Bouddha
Extrait
Voyage aux îles
Antilles, 1693-1694, Jean-Baptiste Labat
C'est parce que des maladies contagieuses avaient emporté la plupart des missionnaires qui étaient aux îles françaises de l'Amérique, les Antilles, que nos supérieurs qui y étaient établis envoyèrent des lettres en France pour trouver quelques bonnes âmes qui accepteraient de les rejoindre. Une de ces lettres me tomba entre les mains. J'avais trente ans. Et après des années passées en province et dans la capitale, on m'accorda sans faire aucune difficulté l'autorisation de partir.
- Dieu fasse que votre zèle vous aide à porter la bonne parole à tous ces malheureux qui vivent encore dans les ténèbres de la superstition, père Labat, me dit un supérieur en me bénissant.
Ayant quitté Paris le 5 août 1693, j'arrivai à La Rochelle le 24, chargé de mes instruments de mathématiques, de mes livres et de mes hardes. J'y retrouvai huit missionnaires et nous demeurâmes là quelques semaines, le temps que tout fût prêt. Le 10 septembre, on nous fit savoir qu'on allait bientôt embarquer. Mais à cause d'un brutal changement de temps et de violents orages, nous ne quittâmes La Rochelle que le 25.
Je n'eus jamais l'occasion de m'ennuyer pendant toute la durée de notre voyage, occupant mes journées à prier, lire, dire les messes, me promener sur le gaillard, donner des leçons de géométrie et faire le catéchisme aux mousses et aux matelots. Le passage de la ligne donna lieu à une joyeuse cérémonie que les marins ont coutume d'organiser. Peu avant notre arrivée à la Martinique, le 28 janvier, nous engageâmes un combat contre un navire anglais qui nous avait pris en chasse, pensant nous aborder et s'emparer de notre cargaison. Mais lorsqu'il s'aperçut qu'il n'avait pas l'avantage et que notre capitaine avait donné l'ordre qu'on le poursuivît, il battit piteusement en retraite dans la nuit noire, aussi lâchement qu'il était apparu !
-Voici la Martinique, lâcha M. de La Héronnières, le capitaine, en fixant l'île qui se dressait face à nous. J'espère que vous vous y plairez !
Je l'espérais aussi. Tandis que le jour approchait et que nous n'étions plus très éloignés de la terre, je considérai l'île avec curiosité. C'était une montagne escarpée, coupée de précipices, que couvrait une verdure abondante d'où émergeaient quelques maisons, des moulins à sucre et le fameux fort Saint-Pierre. C'était donc là l'île sur laquelle j'allais désormais poursuivre ma mission.
Nous étions le 29 janvier 1694. À peine avais-je foulé le sol après les mois passés en mer que je me rendis aussitôt à l'église pour rendre grâces à Dieu. Là je fus reçu par le père Cabasson, le supérieur particulier de l'île, qui m'offrit un repas copieux, puis je rencontrai M. de Mets de Goimpy, l'intendant, M. de Guitaut, le lieutenant au gouvernement général des îles, et M. de Gabaret, le gouverneur particulier de la Martinique. Je rencontrai aussi des jésuites qui me reçurent bien cordialement, m'ouvrant les portes de leur maison et me faisant visiter leur jardin et leur chapelle. Chez une des plus anciennes habitantes des îles et des plus â