En 1870, un jeune conscrit raconte le quotidien des soldats français en guerre contre la Prusse : la douleur et les larmes, les poux, la crasse et la mort... M. Folantin, petit employé dans un ministère, mène une vie médiocre. Seule la quête d'un restaurant correct pour dîner met un peu d'espoir dans la monotonie de ses journées. Deux univers très différents pour découvrir quelques facettes du talent naturaliste de Huysmans, l'auteur d'À rebours.Biographie de l'auteurCharles-Marie-Georges Huysmans naît à Paris le 5 février 1848. Son père, hollandais, est peintre-miniaturiste et spécialiste d'images religieuses ; il meurt quand son fils n'a que huit ans. Sa mère se remarie l'année suivante avec un homme d'affaires protestant. Après son baccalauréat, Huysmans est engagé au ministère de l'Intérieur où il fera toute sa carrière. Il fait en même temps des études de droit et de lettres. En 1870, il est enrôlé dans la Garde nationale mobile de la Seine, mais souffrant de dysentrie, il va d'hôpital en hôpital. Cette expérience lui inspirera Sac au dos. Il est ensuite affecté au ministère de la Guerre. Son premier recueil de poèmes, Le Drageoir aux épices, paraît à compte d'auteur en 1874 sous le nom de Joris-Karl Huysmans. Il commence à collaborer à différentes revues littéraires. Lorsque sa mère meurt en 1876, il est nommé tuteur de ses jeunes sœurs et obtient sa mutation au ministère de l'Intérieur. La même année, il publie, en Belgique pour éviter la censure, un roman d'inspiration naturaliste, Marthe, histoire d'une fille. Il se lie avec Zola, les frères Goncourt et Flaubert, Maupassant... En 1880, paraît Les Soirées de Médan avec la version définitive de Sac au dos. Les parutions se succèdent : la nouvelle A vau l'eau, d'abord intitulée Monsieur Folantin, en 1882 ; deux ans plus tard, A rebours, considéré comme la bible de l'esprit décadent et de la " charogne " 1900, En rade en 1887... Huysmans entreprend des recherches sur le satanisme, il visite le château de Gilles de Rais et s'intéresse aux milieux occultistes. Là-bas paraît en feuilleton en 1891 : Gilles de Rais y mène le bal par l'intermédiaire d'un historien, Durtal, assoiffé de surnaturel et dont l'initiation sera faite par l'épouse hystérique et perverse d'un grand écrivain catholique. De plus en plus tourmenté et en proie à des crises religieuses, Huysmans participe à des séances de spiritisme, séjourne à la Trappe et va d'église en église. En 1893, sa maîtresse, Anne Meunier, est internée - elle meurt en 1895 à Sainte-Anne. En route, histoire d'un écrivain et de son retour à la religion catholique, paraît quelques jours plus tard. A partir de 1900, il commence à ressentir les premiers symptômes du cancer de la gorge qui le tuera. Il continue à écrire, s'investit de plus en plus dans le catholicisme et, en 1901, devient "frère Jean". Le 12 mai 1907, Huysmans meurt après avoir passé ses derniers jours à mettre en ordre papiers et manuscrits. Il est enterré au cimetière Montparnasse, revêtu de l'habit noir des oblats. Tour à tour décadent et mystique, esthète et romancier inclassable, Joris-Karl Huysmans s'est imposé comme un écrivain de l'ennui et du désespoir.
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