Que faisait Dieu avant de créer le monde ? À partir de quoi et comment l'a-t-il créé ? Le temps existait-il avant la création du monde ? Comment le mesurer ? Qu'est-ce que l'éternité de Dieu ? Le passé est-il différent du présent et du futur ou n'est-ce qu'une réalité subjective ? Le ciel au-dessus de nos têtes est-il le même que le ciel de Dieu ? Des questions essentielles que nous nous posons tous un jour et auxquelles saint Augustin tente de répondre avec une foi profonde alliée à un grand bon sens.Biographie de l'auteurSaint Augustin naît le 13 novembre 354 à Thagaste, dans la province romaine de Numidie (aujourd'hui Souk-Ahras en Algérie). Son père, Patricius, petit propriétaire foncier, est païen ; sa mère, Monique, est une chrétienne fervente. Conformément à une pratique courante, l'enfant est inscrit comme catéchumène, mais ne reçoit pas le baptême, différé, comme souvent, à l'âge adulte de la pleine responsabilité. A seize ans, il part à Carthage pour finir ses études. Là, au grand dam de sa mère, il délaisse la religion, étudie la rhétorique et traverse une période de débauche. Follement amoureux d'une femme rencontrée alors qu'il a à peine dix-sept ans, il se laisse aller à sa passion. Deux ans plus tard, un enfant, Adéonis, naît de cette union hors mariage. Lecteur assidu de philosophie, et plus particulièrement de Cicéron, il adhère finalement au manichéisme en 373, une doctrine qui donne une vision dualiste du monde plongé dans un conflit entre le Bien et le Mal. Il part alors enseigner la rhétorique pendant deux ans à Thagaste puis à Carthage où il compose en 380 son premier traité, De pulchro et apto, aujourd'hui perdu. Après avoir discuté avec l'évêque manichéen Fauste, les premiers doutes sur la solidité de ses conceptions s'installent dans l'esprit d'Augustin. Il décide d'enseigner à Rome avant d'être nommé professeur de rhétorique à Milan. Commence alors une période cruciale de rencontres et de lectures dans la vie d'Augustin. La prédication de l'évêque Ambroise suscite son admiration ; aux côtés de sa mère, il découvre la beauté des textes de la Bible ; il lit les " livres des platoniciens ", consulte les Lettres de saint Paul, qui lui confirment son idéal de sérénité philosophique, questionne le théologien Simplicien qui apaise les agitations de son âme et lui recommande la piété pour accéder à la sagesse. Enfin, il reçoit la visite de Poticianus qui lui fait connaître la Vie d'Antoine. À la fin de juillet 386, Augustin, qui s'est isolé dans les jardins de Milan pour méditer, est frappé par une révélation divine alors qu'il lit un passage de saint Paul, et se convertit au catholicisme : il résigne ses fonctions pour demander le baptême. Abandonnant femme et enfant, il retourne en Afrique pour se consacrer à une vie monastique à Thagaste. Ordonné prêtre en 391, Augustin est rapidement nommé évêque d'Hippone (près de l'actuelle Annaba, sur la côte algérienne), et conservera ce siège jusqu'à sa mort en 430, lors de la prise de la ville par les Vandales. Son œuvre est gigantesque. On ne recense pas moins de cent dix-huit traités, deux cent dix-huit lettres et plus de cinq cents sermons. Mais, de cette production foisonnante de textes, on retient avant tout ses Confessions, ouvrage très précieux dont l'influence dans la pensée chrétienne occidentale est considérable. Il y aborde une quantité de thèmes riches et variés, allant des difficultés que l'on
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